Un semblant de résistance ?

Y aurait-il comme une forme de résistance naissante? La question est aujourd’hui légitime. Depuis quelques semaines, le gouvernement en place multiplie les fautes d’image. Hortefeux, Frédéric Miterrand, et maintenant Jean Sarkozy… Une addition de scandales plus ou moins légitimes assaisonnés d’une économie toujours en berne, ça commençait à faire beaucoup. Pourtant, personne ne semblait vraiment en mesure de s’opposer au pouvoir en place ni même d’y faire face. Un sentiment d’impunité totale pour le gouvernement, légitime en toutes circonstances. Mais le vent a peut-être tourné. Aucune certitude encore puisque la résistance n’est ni unie, ni organisée mais a au moins le mérite d’apparaître enfin. Il suffit d’ouvrir les journaux ce matin pour s’apercevoir de la fracture qui se creuse entre deux façons de voir la France. D’un côté, La Tribune célèbre en cette fin d’année de crise « la finance sur un nuage » ou Les Echos décrivent eux, l’ « année record pour les banquiers de Wall Street. » De l’autre, Libération fait sa Une avec un titre choc – mais sûrement plus révélateur de l’état actuel de la planète – sur le retour de la famine en Afrique: « Un milliard d’affamés. » Deux manières de faire de l’actu en ce moment… 

Mais évidemment, l’autre affaire qui fait en ce moment naître un semblant de rébellion de l’autre côté de Neuilly-sur-Seine c’est Jean Sarkozy. Le fils du président s’est grillé, réclamant une place qu’il ne mérite pas et pour laquelle il n’est pas suffisamment qualifié. Tout le monde le sait et pourtant, les réactions vont clairement dans deux directions opposées. D’un côté, le gouvernement ne voit absolument rien de gênant à mettre un garçon de 23 ans sans diplôme à la tête du plus grand quartier d’affaires d’Europe. François Fillon ne comprenant même pas les critiques. Pire encore, Luc Chatel ministre de l’Education – domaine dans lequel la valeur du mérite n’a définitivement plus de sens visiblement – va encore plus loin dans le mutisme. L’ancien porte-parole s’est montré choqué qu’on puisse attaquer Jean Sarkozy à cause de « son nom » ou de son « origine sociale ». Et ce n’était même pas une blague… De l’autre côté, tout le monde sauf la centaine d’élus en somme, personne n’accepte. Forcément, le procédé quasi-monarchique n’est pas passé. L’homme qui incarne la résistance s’appelle ainsi Patrick Jarry. Maire communiste de la ville de Nanterre, cet administrateur de l’Epad se porte candidat à la présidence. Elu en 2004, Patrick Jarry est diplômé d’un master des Ponts et Chaussées et le nouveau quartier de l’Epad s’étendra à 70% sur sa ville. Forcément, sa candidature semble légitime. Mais dans le contexte actuel, ça ressemble plus à un acte de résistance. C’est peu et peut-être voué à l’échec mais c’est déjà un début…


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