Génocide du Rwanda : et si la France était vraiment impliquée ?

Hier, à l’occasion du lancement des commémorations du génocide qui a tué plus de 800 000 personnes en 1994, les tensions entre la France et le Rwanda n’ont fait que s’accroitre. En effet, le président rwandais, Paul Kagame, a de nouveau accusé la France pour son rôle controversé durant le déroulement du massacre en critiquant vivement la lenteur du système judiciaire français.

Paul Kagame a accusé une nouvelle fois, dans le cadre d’un entretien paru notamment dans Libération, la France d’avoir « participé au génocide ». Des accusations reconnues par Bernard Kouchner qui témoigne en rappelant que «le gouvernement génocidaire a été formé dans l’enceinte de l’ambassade de France en avril 1994», et que «Paris lui a livré des armes jusqu’en août 1994».

Venu assister aux commémorations à titre privé, l’ancien ministre des affaires étrangères déplore la réaction de la France qui refuse toujours aujourd’hui de s’excuser contrairement à la Belgique et à l’ONU par exemple. Bernard Kouchner explique que «La France n’aurait pas dû réagir aussi vivement» et souligne tristement qu’«Avec Sarkozy, nous avions amorcé une vraie réconciliation. On va à nouveau reculer, donner du grain à moudre à tous les négationnistes».

L’incident diplomatique indique un malaise qui n’est pas encore prêt de se dissiper. Il est vrai que la réaction de la France face aux attaques verbales du président rwandais ne va pas dans le sens d’une réconciliation entre les deux pays. La ministre française de la justice, Christiane Taubira, n’assistera d’ailleurs pas aux commémorations des vingt ans du génocide au Rwanda à cause des propos tenus par Paul Kagame. Paris avait décidé d’envoyer uniquement l’ambassadeur français sur place, Michel Flesh, mais les autorités rwandaises ont fait savoir hier que sa présence n’était pas souhaitée.


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