Après ses aveux, Cahuzac est exclu du PS

Mediapart avait raison, l’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a bien détenu un compte chez UBS. Ses aveux ont été un véritable électrochoc pour le gouvernement qui se retrouve ainsi éclaboussé par cette affaire qui tombe au mauvais moment, alors que la cote de popularité du président et de ses ministres est au plus bas. Plusieurs personnalités politiques, y compris des membres du PS réclament son exclusion du Parti socialiste.

Dans un communiqué transmis mercredi matin, Harlem Désir a déclaré « Par ses actes d’une extrême gravité, incompatibles avec les exigences de la vie politique et des mandats publics, la possession de compte à l’étranger pour frauder le fisc abritant des centaines de milliers d’euros, et par ses mensonges intolérables vis-à-vis du président de la République, de la représentation nationale et des Français, Jérôme Cahuzac s’est exclu de fait du Parti Socialiste. Il n’en sera désormais plus membre. Je lui demande, également, de tirer toutes les conclusions de ses agissements en renonçant à ses mandats électifs. Les fautes, politique et morale, de Jérôme Cahuzac, exigent la sanction la plus ferme, envers des actes et un mensonges inacceptables. »

Cette décision du PS intervient au lendemain des aveux de Cahuzac devant les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire au pôle financier de Paris. Il a clairement reconnu mardi après-midi avoir détenu un compte en Suisse depuis « une vingtaine d’années ». L’ex ministre a déclaré sur son blog avoir demandé à ce que les 600.000 euros sur son compte à l’étranger soient transférés en France.

Cahuzac risque cinq ans d’emprisonnement et 375.000 euros d’amende dans le cadre de sa mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Selon Jean Veil et Jean-Alain Michel, les avocats du ministre déchu, le blanchiment aurait une valeur de 30.000 euros, mais le montant final de la fraude qui consiste à alimenter son compte français avec les bénéfices de l’évasion fiscale, reste encore à déterminer par l’enquête.

Cahuzac est critiqué de manière virulente pour avoir osé affirmer demant l’Assemblée Nationale n’avoir jamais détenu de compte à l’étranger. Dévasté par le « remords » comme il l’affirme sur son blog, l’ancien ministre explique les raisons qui l’ont poussé à mentir avec acharnement. « J’ai été pris dans une spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. J’ai mené une lutte taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci de remplir les missions qui m’ont été confiées ». Ce sont les remords qui l’ont conduit à tout avouer aux juges, d’après les explications livrées sur son blog.

Ces derniers rebondissements éloignent un peu plus la « République exemplaire » que François Hollande ne cessait de promouvoir durant sa campagne présidentielle. L’affaire Cahuzac risque de faire tache encore très longtemps.

Crédits photo : MaxPPP


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