Afghanistan : l’armée française se retire-t-elle pour de bon ?

Mardi 20 novembre, l’armée française clôt sa mission de combat en Afghanistan en retirant ses troupes de la Kapisa, zone funeste dans laquelle 60% des soldats français ont péri. Cette décision, conforme au calendrier de retrait accéléré établi par François Hollande, intervient deux ans avant le délai prévu (2014) par la force de OTAN.

A dix heures (6H30, heure de Paris), les 400 derniers militaires français déployés en Kapisa, province située au Nord-Est de Kaboul, évacuent la base de Nijrab. En convoi, ils prennent la route de la capitale, au terme d’une cérémonie d’adieux. Les couleurs françaises s’évanouissent au profit des seules couleurs afghanes.

Pour le général Eric Hautecloque-Raysz, l’ensemble des soldats mobilisés autour cette « mission exaltante et riche » ont vécu une « exceptionnelle aventure ». A l’exception des 54 hommes qui ont laissé leur peau en Kapisa depuis le début de la mission en 2008… Ils représentent 60% des 88 soldats morts en Afghanistan depuis 2001.

L’abandon de la Kapisa par les « forces combattantes » françaises ne marque pas pour autant la fin de la présence hexagonale en Afghanistan. La France comptera encore 1 500 militaires dans ce pays d’Asie centrale en 2013 : des formateurs et des logisticiens essentiellement basés dans la capitale.

Réelle évolution de la situation française en Afghanistan ? Non. Retour à la case départ ? Oui. En se repliant sur Kaboul, l’armée française se contente de revenir à la configuration de 2007. Celle qui précède la décision de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, d’accroître la présence militaire en Kapisa et dans le district frontalier de Surobi.

Quel pays la France laissera-t-elle derrière elle ? Qu’adviendra-t-il lorsque l’ensemble des forces armées de l’OTAN auront déserté l’Afghanistan ? Si l’Hexagone prétend abandonner un territoire relativement apaisé, ses alliés de l’OTAN nourrissent de sérieux doutes sur les capacités des forces locales à maintenir la paix dans le pays après 2014.

Par ailleurs, les affrontements continuent. Deux des six districts de la Kapisa restent partiellement contrôlés par les rebelles talibans et les insurgés du Hezb-e-Islami dont l’effectif oscillerait entre 250 et 500.

Les quelques 4 700 policiers et militaires afghans pourront-ils empêcher une éventuelle guerre civile qui serait annonciatrice d’un retour au pouvoir des Talibans ?

Crédit photo : AFP


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