Ioulia Timochenko : condamnée à 7 ans !

L’ex-Premier ministre ukrainienne aujourd’hui opposante, vient d’être condamnée par le tribunal de Kiev à sept ans de prison. Dans ce procès aux allures de règlements de compte politique,  Ioulia Timochenko est accusée d’avoir outrepassé ses fonctions lorsqu’elle était à la tête du gouvernement en 2009. L’Ukraine se retrouve désormais isolée, sous le feu des critiques.

A l’issue de ce procès qui a débuté en août, Ioulia Timochenko a été reconnu coupable d’abus de pouvoir dans la cadre de contrats de distribution de gaz russe passés avec le premier ministre de Russie, Vladimir Poutine. Or, ces accords auraient été signé sans l’autorisation de son gouvernement et ont été jugé désavantageux pour l’Ukraine. Avant que le verdict ne soit prononcé, Ioulia Timochenko avait de nouveau dénoncé cette machination politique de la part de son adversaire politique et du président actuel de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch.

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L’égérie de la révolution orange a déclaré « Vous savez parfaitement que la décision n’est pas prononcée par le juge Kireïev mais par le président Ianoukovitch », en ajoutant « Quel que soit le jugement, je poursuivrai mon combat. Ce jugement, dicté par Ianoukovitch, ne changera rien à ma vie ni à mon combat ».

La condamnation de Ioulia Timochenko a provoqué de vives critiques aussi bien en Ukraine où ses partisans ont manifesté devant le tribunal, que dans le reste du monde où des responsables politiques ont fustigé cette condamnation. Aussi de nombreux responsables étrangers ont demandé qu’elle bénéficie d’un procès équitable en appel. L’ONU, l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres pays européens, ont fait part de leurs inquiétudes. Même la Russie a réagi. Car c’est avec Vladimir Poutine lui-même, qui a dénoncé un procès « antirusse ».

La France a vivement critiqué la décision de la justice ukrainienne. « C’est une condamnation qui intervient au terme d’une procédure et dans des conditions non-conformes aux engagements internationaux de l’Ukraine et qui confirme le caractère inéquitable et politique du procès », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.

Les relations avec l’UE sont menacées. L’UE est « profondément déçue » par un procès qui n’a pas respecté les normes internationales en matière de procédures équitables, transparentes et indépendantes », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. L’Union européenne a prévenu qu’une peine de prison contre l’ex-Premier ministre remettrait en question les négociations en cours sur un accord d’association et de libéralisation des échanges commerciaux avec l’Ukraine. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, « a noté l’inquiétude manifestée et attend des procédures judiciaires encore en cours qu’elles soient conduites d’une manière équitable et impartiale. »

Sous la pression de l’Est et de l’Ouest, il semblerait donc que le président Ukrainien ne doive revoir sa position, et révise sa politique.



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