Silvio Berlusconi : c’est bientôt fini?

Sérieuse déculottée, triple fessée, magistrale gifle : les superlatifs ne manquent pas pour qualifier la sévère défaite que vient de subir Silvio Berlusconi. Malgré ses appels à ne pas aller voter ( !), les transalpins ont rejeté trois de ses projets via des référendums. Un énième coup dur qui pourrait être fatal au Cavaliere.

La rupture entre Silvio Berlusconi et les Italiens semble avoir atteint un point de non-retour. En effet, les transalpins ont rejeté à plus de 94% les trois initiatives présentées par le Cavaliere dans un referendum ce weekend : la construction de nouvelles centrales nucléaires, la privatisation de la gestion municipale de l’eau, et la loi assurant l’immunité judiciaire pour les ministres et le président du conseil pendant leur mandat. Derrière ce dernier projet se cache évidemment l’espoir de sortir de ses ennuis judiciaires.

Les Italiens ne se sont pas laissés avoir et ont désobéi à celui qui leur demandait d’aller à la plage plutôt que dans les bureaux de vote, qualifiant même ces référendums d’ « inutiles »! Résultat : une participation exceptionnelle de 57%. Une véritable rupture entre le Cavaliere et sa population, comme l’exprime la presse transalpine – hormis le quotidien Il Giornale appartenant à la famille Berlusconi -, qui se réjouit de l’échec cuisant de Silvio Berlusconi. Ainsi, le quotidien communiste Liberazione titre « Légitime jouissance », L’Unita estime qu’ « Il y a un nouveau pays », le Corriere della Sera parle d’un « Referendum gifle au gouvernement » et La Stampa d’un « coup au gouvernement ». Enfin, La Repubblica annonce que « Le gouvernement tremble ».

Effectivement, deux semaines seulement après son autre défaite significative (aux élections municipales à Milan et Naples), Berlusconi sait que le contrôle des médias ne fonctionne plus et que les Italiens ne veulent plus de lui. Ses nombreux scandales sexuels et ses soirées « bunga bunga » sont la principale cause de ce rejet du berlusconisme, qui avait déjà poussé des milliers d’Italiennes à manifester en début d’année. Sans parler du « No Berlusconi Day » organisé en décembre 2009 qui avait réuni entre 90 000 et 500 000 personnes.

S’il compte encore une faible majorité au parlement (320 voix contre 315), Berlusconi ne doit son salut politique qu’à son alliance avec la Ligue du Nord. Un allié qui veut désormais poser des conditions pour rester dans cette alliance centrée sur un homme arrivant en fin de course. Le résultat du vote de confiance sur le programme du gouvernement prévu le 22 juin au parlement sera donc très important.

Mais même si son avenir politique s’assombrit et que la gauche l’appelle à démissionner, Berlusconi devrait arriver à terminer son mandat de cinq ans qui se termine en 2013. Encore deux ans. Une éternité pour les Italiens.

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Sources : Le Monde, le Post, le Figaro, le Nouvel Obs / Photo: Reuters


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