Procès inédit pour Silvio Berlusconi

C’est assez rare pour être souligné : un chef d’Etat en fonction va être jugé pour abus de pouvoir et relations sexuelles avec une mineure. Ca tombe sur Silvio Berlusconi, président du Conseil des ministres italien, après le scandale du « Rubygate ». Début du procès prévu pour le 6 avril.

Elle s’appelle Cristina Di Censo et pourrait bien faire tomber Silvio Berlusconi. Cette juge milanaise a ordonné ce mardi la comparution immédiate du chef d’Etat italien pour abus de pouvoir et relations sexuelles avec une prostituée mineure. Le procès débutera le 6 avril au Tribunal de Milan. Les avocats d’Il Cavaliere ne s’attendaient « pas à autre chose », selon leurs propres mots.

Ce nouvel épisode est la suite de l’affaire surnommée « Rubygate ». Silvio Berlusconi, 74 ans, est suspecté d’avoir eu des relations sexuelles moyennant rémunération avec Karima el Mahroug (qui se fait appeler Ruby) entre février et mai 2010. Or, la jeune femme n’avait pas 18 ans au moment des faits présumés, âge légal de la prostitution en Italie. A noter que les deux concernés ont nié avoir eu des rapports.

L’autre point, c’est l’abus de pouvoir. Berlusconi est accusé par le parquet de Milan d’avoir fait pression sur des policiers pour qu’ils relâchent la dénommée Ruby, alors arrêtée pour vol en mai. Les avocats de Berlusconi affirment que l’homme politique était persuadé qu’elle était « la nièce du président égyptien [aujourd’hui ex-président] Hosni Moubarak ». Ce serait effectivement comme tel que Ruby se serait présentée au président du Conseil, qui aurait voulu préserver les bonnes relations entre les deux pays.

Ce n’est pas la première fois que Silivio Berlusconi est impliqué dans une telle affaire, mais cela pourrait être la dernière. En mai 2009, l’affaire Noemi a abouti au divorce du couple Berlusconi ; et en juin de la même année, une prostituée avait donné des détails sur une nuit passée avec lui.

Alors que plusieurs milliers de femmes se sont réunies dimanche 13 février pour demander la démission de Silvio Berlusconi, le chef d’Etat italien dément les accusations. Et dénonce des manœuvres politiques des juges de gauche. Il risque trois ans de prison pour l’histoire de prostitution présumée, et douze ans pour abus de pouvoir.


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