Côte d’Ivoire : les dernières heures de Gbagbo

Après 4 mois d’une sanglante crise électorale, Laurent Gbagbo serait au bord de la défaite. Entrées dans Abidjan, les forces pro-Ouattara semblent à passe de s’emparer de ses derniers bastions.

Depuis maintenant 4 jours, les forces d’Alassane Ouattara, président la Côte d’Ivoire reconnue par la communauté internationale, livrent bataille contre les dernières troupes fidèles à son rival Laurent Gbagbo. Entrées pendant la nuit de jeudi à vendredi dans la capitale économique du pays, Abidjan, les forces pro-Ouattara cherchent à présent à s’emparer du palais présidentiel et de la résidence du président sortant, où ce dernier serait réfugié.

Ces combats font suite à l’expiration de l’ultimatum lancé par Guillaume Soro, Premier ministre du président Alassane Ouattara, à Laurent Gbagbo. M. Gbagbo a « jusqu’à 19H00 (locales et GMT) pour démissionner », avait déclaré M. Soro à l’AFP. « Il faut que Laurent Gbagbo se rende pour éviter un bain de sang » car « sinon on viendra le chercher là où il est », avait-il dit. « S’il démissionne, c’est bien, sinon il sera traduit devant la justice internationale », a déclaré M. Soro.

Les affrontements ont commencé à moins d’un kilomètre de la résidence présidentielle, autour de la cité universitaire Mermoz, où sont regroupés de nombreux partisans de Gbagbo. Vers minuit, le porte-parole du ministère de la Défense de M. Ouattara a affirmé à l’AFP que ses forces auraient d’ores et déjà pris le contrôle de la télévision d’Etat RTI.

« L’avancée des forces de Ouattara a été étonnamment rapide »

Interrogé par l’AFP, deux habitants d’Abidjan affirment avoir « vu par la fenêtre énormément de combattants (pro-Ouattara, ndlr) se diriger vers là d’où venaient les tirs.(…)  Il y avait une colonne de 2-300 personnes à pied, et ensuite il y a eu plusieurs dizaines de voitures, tous phares éteints, qui sont passées ». Un diplomate occidental a souligné pour sa part que « l’avancée des forces de Ouattara a été étonnamment rapide ».

La résidence de M. Gbagbo est essentiellement protégée par des membres de la Garde républicaine, une unité d’élite lourdement équipée, selon des sources concordantes. Les 50.000 policiers et gendarmes armés de la ville ont tous quitté Gbagbo. Abidjan reste néanmoins hérissée de barrages érigés par des jeunes pro-Gbagbo.

Fin de règne pour Gbagbo

Le règne de Laurent Gbagbo semble toucher à sa fin, après le désistement mercredi dernier du chef d’Etat-major de l’armée, le général Philippe Mangou, et le ralliement d’autres généraux à Ouattara. En l’espace de quatre jours, les troupes de M. Ouattara, ont pris le contrôle de la grande majorité du pays.

Restent que nombre d’Abidjanais craignent pour leur vie, et redoutent d’éventuels pillages. Washington, qui a de nouveau appelé Gbagbo à quitter le pouvoir, a demandé aux deux camps de faire de la protection des civils « leur principale priorité ». Malheureusement, les deux protagonistes ont sans doute d’autres chats à fouetter…


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