Un remake de la chaise musicale à l’Elysée

Parler d’une seule voix à l’UMP se révèle de plus en plus compliqué. En février, François Fillon déclarait ce débat sur la laïcité « nécessaire ». Depuis, il a changé d’avis.

Aujourd’hui, à l’UMP, on joue un remake du jeu de la chaise musicale à l’envers. Le principe : partir le plus rapidement possible pendant l’extrait musical.

Le plus étonnant c’est qu’il leur a fallu tout ce temps pour se rendre compte des dérives que la discussion pouvait engendrer.

En période électorale, qu’il y a-t-il de plus porteur, que de pointer du doigt « les fauteurs de troubles » ? (le plus souvent un groupe minoritaire de la population).

Les membres de l’UMP se sont ils lassés, de se défaire de leurs électeurs au profit du FN ? Certainement. « Le débat sur la laïcité? Le 5 avril, c’est fini! », a déclaré  Xavier Bertrand ministre de la santé. « Les débats tous azimuts saturent les militants plus que l’espace politique ». Le ministre est un rival bien connu de Jean François Copé, qu’il a précédé à la tête de l’UMP.

Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, et proche du premier ministre, a affirmé qu’elle non plus n’assistera pas au débat, et c’est un « choix personnel », « on a plus ou moins d’appétence pour tel ou tel débat », se justifie-t-elle. Rappelant qu’elle et le Premier ministre « n’étaient absolument pas d’accord pour que le débat tourne autour de l’islam ». « Jean-François Copé l’a bien compris, il a recentré le débat sur le thème de la laïcité », a-t-elle toutefois ajouté.

Pendant ce temps, les réactions mitigées affluent. Pour François Baroin, porte-parole du gouvernement « Il faut certainement mettre un terme à tous ces débats. » Il se dit opposé à une nouvelle loi sur la laïcité. « On ne touche pas à la loi de 1905 ». Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes, déclarait dans  Libération qu’« il n’y a pas de débat à avoir sur l’islam, il est évident que l’islam est conciliable avec la République. Il n’y a pas de place, non plus, pour un débat sur la laïcité, car la laïcité n’est pas en débat, c’est le socle du contrat républicain ». Puis il a rajouté dans Le Monde, mardi que « Les débats sans fin avec une surenchère de déclarations et un sentiment de confusion à l’arrivée ne peuvent convenir à une majorité ».

Christian Estrosi, maire de Nice et ancien ministre de l’Industrie a pour sa part relevé que, « ce qui préoccupe les Français ce n’est pas un débat sur la laïcité ou sur l’islam tous les matins ».

Mais le plus grand ras le bol vient des catholiques, protestants, orthodoxes, musulmans, juifs et bouddhistes de France, la plupart  ont indiqué qu’ils enverraient des  « observateurs » le 5 avril prochain.

Face à toutes ces désertions, le parti a fait savoir que neuf ministres seraient présents, dont celui chargé des Culte Claude Guéant.

Celui-ci s’est d’ailleurs tout de suite justifié  » Je serai obligé de participer à ce débat, et quand je dis obligé, ce n’est pas une résignation, [mais parce que] après le débat, le gouvernement prendra des décisions, des positions et cela me reviendra « .

En attendant le début des hostilités, on leur souhaite beaucoup de courage.


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