Roms: sommet électrique entre Bruxelles et Paris

La Commission européenne attend les explications de Nicolas Sarkozy sur la politique française à l’égard des Roms. Une étape qui peut calmer les tensions entre la France et l’Europe.

Le débat sur la place des Roms en Europe, et plus particulièrement la politique migratoire de la France à leur encontre, devrait être au cœur des discussions aujourd’hui au sommet européen qui s’est ouvert à 10h30 à Bruxelles. Quitte à éclipser le reste de l’ordre du jour.

Les 27 réunis aujourd’hui à Bruxelles attendent les explications de Nicolas Sarkozy. « Nous allons démontrer dans les toutes prochaines heures que la France respecte parfaitement les règles européennes et les règles nationales concernant le démantèlement des camps illégaux » a affirmé François Fillon.

La commission est dans son rôle quand elle demande des explications sur la politique mené en France. Rappelons-le, sa mission est de faire respecter les traités signés par les Etats membres. Et l’un d’eux, est la libre circulation des citoyens européens dans l’espace Schengen. En expulsant les Roms, citoyens roumains ou bulgares, en dehors de ses frontières, la France est clairement en infraction au niveau du droit européen.

L’escalade dans la surenchère

Après les propos très critiques (et critiqués) de Viviane Reding commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux quant aux agissements de la France envers les Roms, le président Nicolas Sarkozy en a remis une couche (comme si le dossier n’était pas suffisamment épais) en enjoignant le Luxembourg, pays d’origine de la commissaire, à recueillir les Roms.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir les dirigeants du pays concerné. «Elle ne parle pas pour le Luxembourg et n’a pas pris d’instructions au Luxembourg. Faire cet amalgame là de la part de Nicolas Sarkozy entre la nationalité de la commissaire et le Luxembourg est quelque chose de malveillant», a fait savoir Jean Asselborn, ministre des Affaires étrangères.

Une guerre des mots qui a commencé lorsque Viviane Reding a déclaré qu’elle avait été « personnellement interpellée par des circonstances qui donnent l’impression que des personnes sont renvoyées d’un Etat membre (de l’UE) juste parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique ». « Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale», avait-elle ajouté mardi en réaction à la fameuse circulaire discriminatoire.

Des propos sur lesquelles elle est ensuite revenue, ne voulant créer d’amalgame entre les nazis et la France.

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Est-ce la commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux Viviane Reding qui a dérapé ou bien la France est fait-elle trop ?


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