Place Taksim: le nouveau printemps arabe est arrivé

En Turquie, de violents affrontements entre manifestants et policiers ont eu lieu sur la place Taksim d’Istanbul. C’est la 4ème journée consécutive de violence dans le pays.

« Tayyip démission! » clament les milliers de personnes présentent lundi soir sur la place Taksim. Drapeaux turcs, sifflets, la foule n’a pas hésité à défier les forces de police. Les manifestants accusent le premier ministre Recep Tayyip Erdogan de vouloir « islamiser » la société turque. L’ampleur inédite de la contestation depuis l’arrivée au pouvoir de son Parti de la justice et du développement (AKP) en 2002, laisse prévoir un « printemps turc », dans la lignée des « printemps arabes ».

Tayyip Erdogan a cependant rejeté toute idée d’un « printemps turc » assurant même que le retour au calme était en cours dans son pays alors qu’au même moment la manifestation prenait un tournant violent. « Nous resterons fermes » a affirmé le chef du gouvernement. « Mon pays donnera sa réponse au cours de ces élections (locales de 2014) », a-t-il souligné, sûr de sa force électorale, « si vraiment nous avons des pratiques antidémocratiques, notre Nation nous renversera ».

Depuis 4 jours, à Ankara, sur la place centrale de Kizalay et à Istanbul, grenades lacrymogènes et canons à eau étaient lancés sur les millers de protestataires, ceux à quoi ils ont riposté par des jets de pierres.

« M. Erdogan veut s’en prendre à notre mode de vie, il ne tolère pas les gens qui aiment l’art, qui vivent à l’occidentale. Il détruit les immeubles historiques, les cinémas et les théâtres pour les remplacer par d’horribles centres commerciaux construits par ses amis », tempête Erkan, un père de famille de 55 ans, interrogé par Le Monde.

La place Taksim prend des allures de la place Tahrir, en Egypte lors des contestations antigouvernementales. Un printemps turc est véritablement lancé, alors que le premier ministre fait tout pour le faire taire.

 

Crédits Photo: Jodi Hilton/NurPhoto/REX/SIPA


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés