Un diplôme à tout prix !

Question : jusqu’où iriez-vous pour obtenir votre diplôme ? En tout étudiant candide et honnête que vous êtes, vous sacrifieriez sommeil, sorties et tout ce qui s’apparente à une vie sociale. Vous avoueriez quelques pêchés d’anti-sèche, mais rien qui ne puisse être absout au confessionnal. Sachez que certains étudiants ont franchi le pas de l’illégalité pour verser dans le trafic de… diplôme ! Un trafic auquel se refuse l’Education Nationale, confrontée au casse-tête de la validation des acquis de ses étudiants.

Trafic de diplômes à l’université de Toulon
L’heure est grave dans le monde universitaire. Plusieurs centaines d’étudiants chinois, inscrits à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) de l’université de Toulon, auraient versé de l’argent pour se payer des diplômes. Rien que trois cent faux diplômes seraient à dénombrer pour l’année 2008. Le trafic remonterait à 2004, quand un étudiant chinois, qui savait ses chances d’obtenir son diplôme nulles, a soudoyé l’administration avec succès, pour se lancer, ensuite, dans un vaste trafic de diplômes pour ses compatriotes. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. D’autres établissements pourraient être concernés. On parle notamment des universités de Pau, de La Rochelle, de Poitiers et d’une autre en région parisienne. Interrogée au micro d’RTL, la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, s’est dit prête à lancer « une inspection nationale ». « Il n’est pas question qu’il puisse y avoir, en France, le moindre soupçon sur la valeur de nos diplômes », a-t-elle déclaré.

Un trafic à l’échelle nationale ?
A l’heure où la grève des universités entre dans sa dixième semaine, et dépasse en longévité le mouvement de mai 68, cette histoire de trafic de diplômes a une étrange résonnance. Un casse-tête majeur se pose à l’Education Nationale. Comment les étudiants vont-ils valider leur année, sachant qu’une grande partie des enseignements n’ont pas été dispensés au cours du second semestre ? Bon nombre d’étudiants sont inquiets, parmi lesquels les étudiants Erasmus présents sur le territoire (au nombre de 21 000), qui doivent rendre compte de leur crédit ECTS  dans leur pays ; mais surtout, les étudiants étrangers hors Union Européenne (au nombre de 50 000), qui présentent leur diplôme comme justificatif leur permettant de renouveler leur carte de séjour « étudiant ».

Mais une chose est sûre pour la Conférence des Présidents d’Université (CPU) : il est « hors de question d’accepter un semestre blanc. Aucun diplôme ne peut être bradé ». Une fois encore, il en va de la « crédibilité des diplômes que délivrent les universités françaises », dixit le cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur.


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