Clearstream : Rondot enfonce Villepin

Hier, la troisième semaine du procès Clearstream débutait. C’est le général Rondot qui passait l’audition en chargeant Dominique de Villepin.

Le jour de son anniversaire, Philippe Rondot n’est pas parti festoyer mais s’est rendu au tribunal correctionnel de Paris. Son témoignage, très attendu par tous les acteurs de cette affaire, n’a pas déçu. Le général et ancien conseiller du ministre de la Défense a donc repris la version qu’il avait retranscrite dans ses notes. Pour lui, Dominique de Villepin était au courant de la présence du nom de Nicolas Sarkozy sur les listings dès le 9 janvier 2004. Une accusation forcément très embarrassante pour l’ancien premier ministre. La semaine passée, Dominique de Villepin avait d’ailleurs tenu à souligner les « incohérences » présentes dans les notes de Philippe Rondot. Ce dernier a répondu, hier, à ces attaques : « Ces verbatims retraçaient très précisément les entretiens que j’avais eus. » Le général précisant par la suite que sa prise de note était acceptée par la totalité des protagonistes de l’époque.

Des instructions présidentielles

Ensuite, Philippe Rondot a contredit Dominique de Villepin sur un autre point de ce dossier : le rôle de Jacques Chirac. Pour l’ancien pensionnaire de Matignon, le président d’alors n’a jamais pris part à ce dossier. Le général Rondot lui, affirme avoir reçu des instructions présidentielles, via Dominique de Villepin, pour qu’il enquête sur le système de comptes jugé frauduleux. Et ce dans un certain secret : « J’étais d’autant plus troublé, explique Philippe Rondot, qu’il (Dominique de Villepin) m’a demandé de ne pas en avertir Michèle Alliot-Marie (ministre de la Défense à l’époque des faits) sous prétexte que son mari a des liens avec les milieux d’affaires. »
Depuis le début du procès, Dominique de Villepin n’a donc jamais paru autant en difficulté.

Aujourd’hui, le général Rondot revient à la barre. Il devra notamment expliquer à quel moment il a compris que les listings étaient falsifiés.


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