INTERVIEW : JOKE, LA RELEVE DU RAP FRANCAIS.

Avec Atebaya, Joke s’impose dans le milieu très fermé du rap-français. A peine âgé de 24 ans, Gille Soler de son vrai nom nous avait promis du « lourd » pour ce premier album et tout ce que nous pouvons dire c’est qu’il tient ses promesses. Ateyaba, l’addition d’une musique aux inspirations américaines et de punchlines très bien senties. En pleine promotion de son premier album, Joke s’est livré à la rédaction de Campus. Bob vissé sur la tête, il nous confit tout : de ses débuts dans la musique à ses impressions sur le rap français actuel.

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Comment as-tu commencé dans le rap ?

Joke : J’ai commencé vers 10 ans. C’est mon grand cousin qui me faisait écouter du rap. Je me suis mis à écrire tout seul. Et de là, je me suis dit que c’était la chose qu’il me plaisait le plus. Au début j’ai commencé à faire mes trucs tout seul. J’ai acheté un micro avec des potes. C’était à l’époque où je rentrais au lycée. Pendant tout l’été on a enregistré des morceaux. J’ai commencé à poster sur Myspace et de là, j’ai commencé à me faire quelques contacts dont notamment Teki Latex (membre du groupe TTC ndlr) et j’ai sorti mon premier projet sur le label de Teki Latex.

Ton nom de scène Joke (blague en anglais ndlr) est-ce une façon de dire que tu ne prends pas au sérieux dans le monde du rap ?

Non, pas du tout. Quand j’ai pris ce nom de scène j’étais assez jeune dans les 14-15 ans. C’est plutôt par rapport à mon écriture. Il y a beaucoup de jeux de mots, de traits d’esprits dans les blagues et je trouvais que ça correspondait un peu à ma manière d’écrire.

Ton première album s’appelle Ateyaba (son deuxième prénom  ndlr) . Pourquoi l’avoir nommé ainsi ? Est-il une sorte d’autobiographie voire une thérapie ?

Non. Je ne me livre pas trop dans cet album. Il y a quelques petites phrases de temps en temps. Cet album est une œuvre qui me ressemble. C’est ce que j’ai voulu donner de moi mais j’ai quand même contrôlé ce que j’ai donné.

Comment s’est préparé ce premier album ?

Ca fait très longtemps que je le prépare dans ma tête. Je l’avais en tête depuis un moment et je m’étais des instrus de côté depuis 2008. Seulement au niveau musical. Du côté de l’écriture ça s’est fait sur le vif.

Comment définirais-tu ton rap ? Militant comme dans le titre Ateyaba ?

Je défends quelque chose mais je ne pense pas que je fasse un rap militant. Il y a des artistes qui font vraiment du rap militant et je ne suis pas dans cette case-là. Mon rap je le définie comme moi. C’est moi ! J’ai plusieurs facettes et puis un jour quelque chose me révolte et j’ai envie d’en parler donc j’en parle. C’est quelque chose de naturel.

Quand on écoute ta musique, ta production est très américaine. Te sens-tu proche du rap français ?

Le truc avec le rap français c’est qu’il est un peu fermé…. Musicalement en tout cas. Mais en ce moment ce qu’il fait me parle de plus en plus. Je me sens proche des artistes comme Mac Tyer… Ce n’est pas dans le type de rap mais c’est dans le mouvement. Il y a une certaine émulation, quelque chose se créée.

Que penses-tu des clashs dans le rap français ?

Les clashs ne m’intéressent pas trop. Ca fait rire ! Ca nous désert tellement. Mais les clashs, ce n’est pas mon truc. Ce sont des ragots. Moi c’est la musique qui m’intéresse.

Plus qu’un musicien, tu portes une grande importance aux visuels. Quel est ton lien à l’image ?

Je suis impliqué dans tout ça. Que ce soit au niveau de l’image, des clips j’y ajoute toujours mon grain de sel. Les pochettes de mes deux EPS et de mon album ont été faites avec mon ami Ben qui fait partie de mon crew. Un vrai travail à deux ! Pour moi ça va ensemble. J’essaye de faire des choses que j’aime voir et entendre.

Quels sont tes futurs projets ? Une tournée ? Un deuxième album ?

Le deuxième album… Je pense que je vais commencer en Juillet prochain. Ma tournée commence à la rentrée, je serai à la Cigale le 6 Novembre.


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