Ary Abittan : épatant, hilarant, vivant « A la folie »

C’est  le talent qui le pousse à 19 ans à  s’auto-produire sur scène. Au départ prévu pour une soirée, ce sera finalement une semaine vu le succès.

Très vite remarqué il ne s’arrêtera plus  et c’est tant mieux pour nous !

Il nous a fait passer une soirée à pleurer de rire à la Comédie de Paris

Fabienne Prevot : D’abord, est-ce vrai que vous vouliez faire certains métiers juste  pour  prononcer certaines phrases typiques à ces métiers ?

Ary  Abittan : oui, oui  c’est vrai

FP : Vous avez déjà fait beaucoup de choses  notamment Coco avec Gad Elmaleh. Quel est votre parcours ? Comment êtes vous arrivé à ça ?

AA:  en fait j’ai commencé à 18 ans au  Club, j’écrivais  des sketches et je jouais tous le soirs devant  600 personnes. Superbe école, la plus  belle du  monde. Quand je suis  revenu à Paris j’ai  joué dans un restaurant  à  République, les loges étaient en fait  la cuisine et je sentais l’oignon à plein nez.

Après j’ai été  chauffeur de taxi  à  19 / 20  ans, mais je voulais  faire des cours de théâtre. J’avais  une demie  heure de spectacle  écrit, alors ce que je faisais :  j’enregistrais  mes sketches sur  des cassettes, je les  faisais  écouter à mes passagers en leur faisant  croire que  c’était  rires et chansons Pour voir comment  ils réagissaient. Je les mettais à  fond parfois certains me disaient « vous  pouvez baisser? », des fois ils se marraient, des fois j’attirais  leur attention en disant : « il est bon celui là, non ? » Ca m’obligeait  à  travailler pour les faire écouter à  un maximum de personnes  pour écouter ça… J’ai  fait ça pendant 2  ans, c’ était génial, je me suis bien amusé.

Un jour dans le restaurant  est venu  Gad Elmaleh, il commençait  à  être connu, il avait beaucoup aimé le spectacle. On s’est perdus de vue et il devenu ce qu’il est devenu.

Après  j’ai  joué  au  théâtre durant 6  mois  « Happy  Hanouka » mis  en scène par Jean Luc Moreau. Le père de Gad était venu me voir au Théâtre Michel et il a dit à son fils : « tu  cherches quelqu’un pour le rôle de Max dans Coco, va voir Ary Abittan ». J’étais dans l’avion sur le point de décoller et là, Gad m’a appelé. Il m’a dit: « j’ai besoin de toi  pour un rôle dans Coco ». Je me rappelle que l’hôtesse  m’avait dit de raccrocher,  je lui ai répondu « même pas en rêve » . Et on a tourné la fameuse scène de la Kippacabana que  j’ai découvert sur place .

On pleurait  de rire, au début on était  20  sur le plateau  et à la fin on riait tellement qu’on était plus que  3 :  Gad, le chef opérateur et moi . C’était mon premier film et je ne savais  pas du  tout  ce que je tournais. C’est vite parti  en déconne

Après  je suis parti  en tournée pour Coco. Avec Gad, on a ri aux larmes tous les soirs. Je lui faisais  mes voix, je déconnais. Un  jour il m’a dit «  tu  sais ce que l’on m’a dit : quand tu ouvres la bouche tu perds de l’argent, alors travaille ».   J’ai  connu  sa sœur  et là elle m’a beaucoup  aidé à  me recadrer. Là on a pris le Palais des Glaces pour deux mois – ce qui  énorme –  et on est resté un an. Après  j’ai  fait la première partie de la tournée de Gad.

FP : comment tu  expliques ce que  tu  dégages et que tu  parviennes à nous faire rire en continu ? tu  déclenches des cascades de rire.

AA : en fait, un spectacle, c’est deux personnes : moi et le public. Moi je ne fais pas du « stand up »,  mais des personnages dans lesquels le public  entre. C’est plus  hilarant.

FP : Personne ne t’a reproché de te moquer de la langue arabe à travers le personnage du chanteur égyptien?

AA : non. D’abord, j’adore les langues [il ne parle ni ne comprend l’arabe, le turc et l’italien mais adore leur musicalité] et j’avais  envie de faire quelque  chose avec.

FP : envie de cinéma ?

AA : je ne pense pas à ça, mais  le soir on joue et en journée on peut tourner pour le cinéma. Voilà, la scène pour moi c’est vital

FP : quel est ton public?

AA : ce que je vois c’est qu’il va de 7  à  77 ans. Lorsque j’entends des rires d’enfants je suis heureux

FP : tu  joues beaucoup  du physique ?

AA : oui,  c’est très  important  pour moi car j’incarne des personnages et je veux qu’ils soient le plus crédibles possible. Surtout qu’ils se rapprochent le plus de ce que je veux, moi.

FP :  Que t’inspire ce qui se passe en Tunisie? ( son père  est Marocain et et sa mère  Tunisienne)

AA :   Je suis  né à Paris mais avec des origines de ces deux pays. Difficile aujourd’hui d’en parler, j’espère qu’ils vont s’en sortir, ils sont dans une période de transition et j’espère qu’ils deviendront une vraie démocratie. En tous cas ils sont sur la voie

FP :  que penses-tu à propos du fait que ce soient des jeunes qui aient porté tout ça ?

AA : Heureusement que ce sont des jeunes car ils ont  la force , l’énergie et toutes les révolutions ont été  menées par des jeunes.

FP : En mai 1968  aussi, mais ça n’a pas beaucoup servi…

AA : oui, mais ils étaient dans la rue

FP : qu’est ce que tu aimerais faire que tu  n’as pas encore fait ?

AA : c’est un  réel plaisir de monter sur scène tous les soirs et je m ‘en réjouis chaque  jour. J’apprécie  doucement comme un petit  chocolat .

FP : qu’est-ce qui  te fait rire?

AA : ce qui me fait mourir de rire …. les blagues potaches, les conneries que je ne fais pas sur scène.

FP : tu  traites bien les femmes dans ton spectacle, tu as un regard assez gentil sur elles ?

AA : j’aime profondément les femmes ; j’ai  d’ailleurs trois filles pour lesquelles je fonds, surtout  quand elles sont petites.

Pour en savoir plus :

Son blog : aryabittan.skyrock.com/

Et

Comédie de Paris,

42 rue Fontaine , 75009 Paris

http://www.comediedeparis.com/spectacle.php?id=93

Fabienne Prevot


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