Itv Broussaï : « On veut que tout le monde puisse découvrir notre son »

Jeune groupe de reggae qui monte depuis maintenant une décennie, Broussaï se démarque par un flow très roots et des textes engagés contre le système. Dans la plus pure tradition reggae, ces six garçons, amis depuis l’enfance, ont beaucoup de choses à dire et le font avec style et beaucoup de rythme. Leur nouvel album « Perspectives » sort le 9 octobre. A découvrir très vite.

Vous êtes six potes. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Alex (chanteur du groupe) : C’est simple, on est des amis d’enfance. On est tous de la même ville, Mâcon, on a grandi ensemble. On s’est connu dès l’école primaire pour la plupart.
On est tombé dans le reggae vers l’âge de 10-11 ans. On a commencé en écoutant Bob Marley, puis du reggae-roots de Jamaïque comme Gladiators… Après on s’est un peu tous lancés dans la musique mais dans des univers assez différents. Certains ont débuté dans le rock, d’autres étaient déjà dans le reggae. Personnellement, j’étais plus dans le hip-hop. Avec toujours un côté reggae mais j’étais plus hip-hop.

Puis vers 2000, l’idée d’un groupe est née…
Oui, c’est ça. On partait dans des directions différentes puis vers 20 ans on s’est dit qu’on aimait tous le reggae, et que faire ça entre potes ça pourrait le faire. En 2001, on a fait notre premier concert. Puis en 2004, on a vraiment commencé. Plus de 60 dates par an, ça a commencé à vraiment se lancer.

D’où vient le nom « Broussaï » ?
Déjà, il fallait trouver un nom (rires). Ca connotait beaucoup de choses. Broussaï c’est la végétation sauvage, des plantes que l’homme n’avait pas forcément semées. Ce côté sauvage, indépendant, ça pouvait faire voir pas mal d’images aux gens.

Sinon, dans votre prochain album vous travaillez avec Danakil et Dub Inc, comment se sont passées ces rencontres ?
Ce sont un peu les groupes de reggae qui cartonnent en ce moment. On se rencontre souvent sur les festivals, sur scènes. On a pas mal tourné donc on a eu la chance de jouer plusieurs fois ensemble. Pour Dub Inc, on se connaît aussi par l’intermédiaire de Samuel Clayton Junior qui a mixé leur album « Dans le décor » et le notre « Insurrection. » Danakil, on s’est rencontré en 2007 où on avait fait pas mal de concerts ensemble. Puis, on s’est retrouvé dans les Landes où on a passé plusieurs jours à faire la fête ensemble. On jouait tous les deux et le public a plutôt apprécié. Ca collait bien donc on s’est dit qu’on devrait mettre ça sur cd.

Avec Dub Inc et Danakil, vous représentez le renouveau du mouvement reggae en France…
Il y a dix ans, Sinsémilia, K2R Riddim cartonnaient bien. Puis ces dernières années, le reggae avait un peu disparu en France. C’est vrai que Dub Inc c’est un peu le Sinsé de l’époque. Puis avec Danakil et Dub Inc, on s’est approprié chacun son propre reggae. On est plus dans le nu-roots comme Sizzla, Morgan Héritage, des flows plus rapides, avec plus de passages ragga. Chacun dans son style, on est dans le même mouvement.

Dans de nombreuses chansons comme « Démonarchie », vous vous montrez très critiques envers le pouvoir en place et la politique actuelle. Comment jugez-vous la direction que prend la France en ce moment ?
« Démonarchie » est une chanson vieille de deux ans déjà. Pourtant, on a vraiment l’impression que ça n’a pas changé. Au niveau politique, en tout cas…

Le nouvel album « Perspectives » est lui-aussi très engagé ?
Oui, nos convictions n’ont pas changé. Nous défendons toujours les droits de l’Homme, la nature… Des thèmes qui nous sont chers. Pour « Perspectives », on a par contre choisi d’être moins premier degré. On utilise plus de métaphores, on a essayé de travailler les textes dans ce sens là. Si le message est le même, la forme a changé.

Vous fonctionnez en autoproduction, est-ce un choix ou une obligation ?
C’est avant tout un choix. Au fur et à mesure, on a acheté plein de matériel, ce qui nous permet de bosser seuls. On travaille à la maison, on est bien. C’est beaucoup plus cool. On n’a pas de contraintes de temps, on peut refaire quand ça ne va pas sans avoir de pressions extérieures. C’est le mode de fonctionnement qu’on a choisi.

Ce mode de fonctionnement vous laisse très dépendant des ventes d’albums, que pensez-vous de la loi Hadopi ?
On n’est pas Universal (rires). Nous ce qu’on souhaite en priorité, c’est propager notre musique. Le téléchargement nous a permis de se faire connaître. Après, le bouche à oreille a fonctionné. Nous, on veut que tout le monde puisse découvrir notre son. Ca nous permet de pouvoir partager avec le public, sur scène pendant les concerts.


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