[INTERVIEW FARAH – MAROC] SafirLab 2016 : Quand 20 jeunes issus du monde arabe parlent de leur projet impulsé dans leur pays

Propos recueillis par Latifa El Houari.

 

Du 30 octobre au 13 novembre, se tenait le cinquième rendez-vous du SafirLab, un laboratoire d’échange d’expériences ayant permis à une vingtaine de jeunes âgés entre 20 et 30 ans, issus des pays du monde arabe, et porteurs de différents projets, de partager leur expérience. Initiée par l’Institut français et le CFI, l’Agence française de coopération médias, c’est en 2012 qu’est lancée la première édition du projet SafirLab. Durant une semaine, 20 projets, sélectionnés parmi 250 dossiers provenant de 9 pays arabes : l’Égypte, la Jordanie, la Libye, le Maroc, la Tunisie, le Yémen, l’Algérie, le Liban et la Palestine, ont été présentés.

Planète Campus est allé à la rencontre de deux de ces jeunes : Djamila (Algérie) et Farah (Maroc).

 

Farah Nayme, 23 ans, est une néo-diplômée d’un Master en logistique et commerce international. Avec deux de ses camarades de fac, elle a créé une association promouvant le développement social et culturel, mais aussi les valeurs de solidarité, de citoyenneté et de démocratie. Parmi les multiples projets impulsés, « Bibliotram Qra Twsel ». Un projet consistant en l’installation de bibliothèques gratuites et publiques dans les tramways de Casablanca. Elle revient, pour nous, sur son association.

 

 

Peux-tu nous parler de ton association ?

Notre association, basée à Casablanca, a été créée il y a 3 ans. Karima, Abdou et moi-même voulions encourager les jeunes à s’engager et leur donner une marge d’expression, mais aussi consolider ces efforts de développement social et culturel.

Notre association a pour but de développer des projets promouvant des valeurs de démocratie, de respect de l’autre, de l’engagement citoyen.

 

 

Quelle est la situation actuelle au Maroc après les révoltes arabes ? La jeunesse marocaine s’organise-t-elle davantage depuis les révoltes ?

Au Maroc, les choses se sont améliorées. Des efforts sont impulsés afin de développer le pays. L’on constate de plus en plus d’efforts de collaboration entre associations. Même si il y a encore des efforts à réaliser, le tissu associatif se développe davantage, et ce, grâce à une jeunesse marocaine qui se bouge.

 

 

Concrètement, qu’est-ce que votre association a mis en œuvre comme projet ?

Notre association a, entre autres, mis en œuvre un projet d’entrepreneuriat social : nous aidons de jeunes étudiants dans la création de projets d’entreprenariat social. On s’est adressé, par exemple, à des coopératives de femmes produisant du miel, etc. On aide, par exemple, des jeunes dans la production de produits agricoles au niveau marketing ou encore juridique. L’on aide également au développement de projets de solidarité, environnementaux, culturels, d’installation de bibliothèques dans les écoles en vue de réduire les inégalités dans l’accès à la lecture. L’on développe également des projets à but caritatif. Par exemple, nous avions mis en œuvre une opération consistant à venir en aide aux personnes en situation de grande précarité (ex : distribution de cadeaux pour enfants à l’occasion de l’Aïd en fin de Ramadan ou lors du sacrifice du mouton).

Nous essayons via de nombreux et divers projets d’apporter du changement, et de venir en aide.

 

 

Comment vous est venue l’idée de créer une association (et pas vous investir en politique par exemple) ? Qu’est-ce qui vous a animé ?

Nous étions tous les trois dans la même université. Nous voulions nous engager dans le monde associatif pour agir dans le but de promouvoir les valeurs de citoyenneté, de solidarité et de démocratie.

 

 

Comment avez-vous entendu parler du SafirLab ?

C’est à travers mon amie et collègue Karima. Par ailleurs, nous avions une amie ayant participé au SafirLab en 2013. Elle a vanté les mérites de cette plateforme d’échanges méditerranéens enrichissants. Et pour y avoir participé, je peux affirmer que beaucoup d’ateliers, durant cette édition 2016 du SafirLab, nous ont appris de nombreuses choses afin de nous permettre de faire développer nos projets. C’est un réel enrichissement pour nous.

 

 

Qu’est-ce que tu espères tirer du SafirLab ?

J’espère garder contact avec les personnes que j’ai eues la chance de rencontrer, d’élargir la sphère d’intervention des projets menés par notre association. Ça a été vraiment bénéfique pour moi de voir ce qu’il se passait dans les autres pays arabes. Ça m’a permis, par ailleurs, d’abolir les préjugés, les barrières politiques qui avaient pu exister, et d’échanger.

 

 

 

 


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