Tunisie : les Femen libérées mais embarrassées

Les trois militantes Femen, 2 Françaises et une Allemande, détenues depuis un mois ont été libérées. Elles ont pu regagner l’aéroport de Tunis et ont exprimé des regrets.

Après avoir mené une action sein nus devant le tribunal de Tunisie pour soutenir leur camarade Amina Sbouï, trois Femen ont été placé en détention. Elles écopent de 4 mois et un jour de prison avec sursis mais ont pu sortir dans la nuit de mercredi à jeudi. Elles ont ensuite regagné le ministère de l’Interieur pour régler quelques formalités puis se sont rendues à l’aéroport de Tunis.

Il y a près d’un mois, elles ont été arrêtées après avoir fait une opération « seins nus » pour soutenir Amina Sbouï, jeune tunisienne, qui avait peint « Femen » sur le muret d’un cimetière à Kairouan (150 km au sud de Tunis) pour protester contre un rassemblement de la mouvance salafiste. Elle attend, en détention provisoir, de savoir si elle sera inculpée. Elle risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes moeurs. Cette peine pourrait s’aggraver si elle est reconnue coupable d’avoir agi en bande organisée.

« Je regrette cet acte et je m’en excuse », a dit l’Allemande Josephine Markmann au juge Moez Ben Frej, qui lui faisait remarquer en français que « le droit musulman interdit de tels actes ». « On ne pensait pas choquer les Tunisiens à ce point, il est hors de question pour nous de recommencer », a répondu à son tour l’une des deux Françaises, Pauline Hillier.

L’opposition laïque dénonce la tentative du gouvernement d’enrayer la liberté d’expression et de revenir sur les acquis des Tunisiennes, qui bénéficient de la législation la plus libérale du monde arabe.
D’autre part, la libération des trois femmes intervient quelques jours avant la venue de François Hollande dans le pays. Les associations islamiques ont dès lors estimé que des pressions ont été exercées sur le tribunal pour que les militantes de Femen soient jugées plus rapidement en appel.

Elles risquaient jusqu’à 4 mois et un jour de prison ferme mais elles n’ont écopé que de sursis.


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