Jérôme Cahuzac : un come-back à l’Assemblée nationale se profile

Irréel il y a quelques jours, pourtant Jérôme Cahuzac pourrait ne pas renoncer à son poste de député et revenir dans les rangs de l’Assemblée nationale. Claude Bartolone, président de l’Assemblée, essaie tant bien que mal de retenir par la manche le ministre déchu.

On le pensait fini, archivé, anéanti politiquement, pourtant Jérôme Cahuzac ne semble pas prêt à rendre son tablier, ou plutôt son siège de député. Techniquement, l’ancien ministre du Budget peut revenir à l’Assemblée nationale en tant que député du Lot-et-Garonne, même s’il a démissionné du ministère du Budget depuis ses aveux d’évasion fiscale. Selon Claude Bartolone qui a pu discuter par téléphone avec le nouveau mal aimé de la République, Jérôme Cahuzac serait déterminé à honorer son poste contre vents et marées.

« J’essaie de lui faire comprendre qu’il ne peut pas le faire. C’est pas la justice qui l’en empêche, il n’a pas été condamné, mais compte tenu de son attitude, ce ne serait pas une bonne chose, ni pour lui, ni pour le pays », a déclaré le président de l’Assemblée sur France Info.

Jérôme Cahuzac a jusqu’au 19 avril minuit pour revenir à l’Assemblée. S’il dépasse cette date butoire, il perdra sa fonction de député et une élection législative partielle devra alors être organisée. L’ancien ministre compte cependant profiter de la réforme constitutionnelle de juillet 2008 selon laquelle un ministre peut revenir en tant que député à l’Assemblée nationale dans le mois qui suit sa démission ou un remaniement ministériel.

Dans son propre camp qui se désolidarise de lui pour ne pas être plus éclaboussé, Jean-Marc Ayrault a demandé à Cahuzac « de ne plus exercer de responsabilité politique et de tirer toutes les conséquences de son mensonge particulièrement grave, à l’égard de la République, à l’égard de l’Etat républicain, à l’égard des Français », après ses aveux. De nombreux ministres souhaitent qu’il se fasse tout petit pour ne pas subir eux aussi davantage l’opprobre du peuple.

On imagine déjà les réactions déchaînées des députés de l’opposition en cas de retour de l’ancien ministre jugé « indigne » par les médias. Jean-Luc Mélenchon en profite même pour que soit mise en place la VIe République afin de laver la politique française de tous ces scandales et repartir sur des bases saines en éradiquant l’immoralité prégnante dans le système actuel.

L’affaire Cahuzac n’est pas prête de se dégonfler.

 

Crédits photo : Charles Platiau / AFP

 


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