Cahuzac : l’homme de gauche qui valait 30 milliards

Le ministre du budget Jérôme Cahuzac a démissionné mardi après l’annonce du parquet de Paris concernant l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale.

Les information du site Mediapart, qui avait révélé il y a quelques mois que Jérôme Cahuzac possédait un compte dans la banque suisse UBS, auront finalement conduit à sa démission du ministère du budget. Après les informations de Mediapart, une enquête préliminaire ouverte le 8 janvier, a cherché à vérifier si Jérôme Cahuzac avait bien ouvert un compte en Suisse dans les années 2000 avant de le fermer en 2010 et de transférer ses avoirs à Singapour.

Malgré sa démission, le ministre du budget continue de nier les accusations de blanchiment de fraude fiscale. « Cela ne change rien ni à mon innocence ni au caractère calomniateur des accusations lancées contre moi et c’est à le démontrer que je vais désormais consacrer toute mon énergie », a-t-il déclaré dans un communiqué.

L’enregistrement sur lequel se base Mediapart et selon lequel on entendrait l’ancien ministre évoquer l’existence de son compte UBS, a été soumis à la police technique qui a conclu qu’il était très probable que la voix de Cahuzac soit celle de l’enregistrement. « Le résultat de notre analyse renforce l’hypothèse que Jérôme Cahuzac est le locuteur inconnu. (…) l’un des témoins entendus par les enquêteurs a affirmé qu’il lui avait été rapporté que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques« , a annoncé le parquet.

Malgré les négations de Cahuzac, cette démission sonne tout de même comme un aveu de culpabilité. Ce n’est pas la première fois que des révélations de Mediapart conduisent à la démission d’un ministre, on se souvient qu’Eric Woerth, ministre du budget sous l’ère Sarkozy, avait démissionné de son poste de trésorier de l’UMP le 30 juillet 2010, avant d’être mis en examen pour trafic d’influence passif er recèle de financement illicite de parti politique en février 2012, dans le cadre de l’affaire Bettencourt.

Le « Cahuzacgate » risque d’entacher un peu plus la « République exemplaire » que prônait François Hollande et ne risque pas d’améliorer l’image du président dont la cote de confiance est en berne.

 

Photo : Emilie Drouinaud

 


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