Egypte : le conflit s’aggrave chaque jour un peu plus

Depuis l’élection en juin du « pharaon » islamiste, Mohamed Morsi, les violences souvent funestes se multiplient aux quatre coins de l’Egypte. Que reprochent exactement les manifestants au chef de l’Etat ? D’avoir « trahi la révolution » en profitant de l’instabilité politique post-Moubarak pour étendre ses pouvoirs et d’avoir précipité l’Egypte dans un marasme économique. Lundi dernier, les tensions révolutionnaires, qui secouent le pays des pharaons depuis plusieurs mois, ont fait six morts et une centaine de blessés dans les villes du Caire et de Port-Saïd.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des affrontements ont éclaté dans les deux principales villes du nord-est du pays, le Caire et Port-Saïd. Bilan : six morts, dont trois policiers, et une centaine de blessés. Le feu a pris dimanche 3 mars lorsque le ministre de l’Intérieur a annoncé sa décision de transférer hors de la ville (Port-Saïd) les quelques 39 prisonniers, toujours présumés-innocents, mais accusés par le Gouvernement d’avoir pris part aux violences qui, courant février, ont vu périr soixante-quatorze personnes à l’issue d’un match de football.

Pour exprimer leur désaccord, les émeutiers auraient incendié dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 mars le bâtiment des services de sécurité de Port-Saïd. Selon l’AFP, six personnes, dont trois policiers, auraient perdu la vie dans les flammes ou au cours des heurts qui se déroulaient dans les rues avoisinantes du bâtiment. Un bilan terrible qui risque malheureusement de s’alourdir dans les jours qui viennent… Ainsi que le prophétisent les phrases hostiles lancées au Gouvernement de Mohamed Morsi par les milliers d’Egyptiens qui participaient lundi aux funérailles des trois victimes civiles de la nuit : « Dégage ! Dégage ! » Mais aussi « Le ministre de l’Intérieur est lâche. »

Au même moment au Caire, l’illustre Place Tahrir a été le théâtre de violences. Lundi après-midi, des dizaines de jeunes Egyptiens auraient lancé des pierres sur des bus publics avant d’incendier un véhicule de la police, selon un correspondant de l’AFP. L’appel au calme du secrétaire d’Etat des Etats-Unis, John Kerry, en visite au Caire dimanche, n’a visiblement pas été entendu.

Photo : des manifestants mettent le feu au commissariat de Port Saïd samedi 2 mars.


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