Impasse – 10 millions de Français connaissent la crise du logement

La Fondation Abbé Pierre a posé des chiffres sur le fléau du mal-logement. Elle a publié vendredi son 18e rapport annuel annonçant que 10 millions de Français le subissent, en vivant dans la rue, dans des habitations insalubres ou chez un tiers.

Un an après la signature du « contrat social » de la Fondation par François Hollande pour produire 500 000 logements par an dont 150 000 sociaux, le chiffre de 10 millions annoncé par l’association sonne comme un rappel au président.

Parmi les données avancées, 133 000 personnes sont sans domicile fixe, 18 142 en résidence sociale, 38 000 en chambre d’hôtel, 85 000 dans des « habitations de fortune » et 411 000 vivent chez des amis ou la famille. Le rapport recense par exemple 5 millions de personnes vivant dans des logements surpeuplés ou qui ont du mal à payer leur loyer.

La précarité énergétique fait également partie des données relevées, ainsi, 3,8 millions de foyers seraient concernés par cette difficulté. 91 000 ménages doivent faire face à des menaces d’expulsion.

Le « contrat social pour une nouvelle politique du logement » signé par François Hollande pendant sa campagne en février 2012, avait pour but d’encadrer les loyers privés pour éviter des prix exorbitants injustifiés, mettre en place une taxe sur les logements inoccupés dans les zones de forte demande et remettre à neuf 600 000 habitations insalubres en plus de la construction de 500 000 logements par an.

Jeudi, une rencontre a eu lieu entre le chef de l’Etat et la Fondation Abbé Pierre. Cette dernière salue les efforts du président et relève qu’il faudra du temps pour atteindre les objectifs fixés. « Un an après le changement de majorité politique, un certain nombre de dispositions ont été adoptées, des perspectives ont été tracées. (…) Certes on ne peut pas attendre des résultats significatifs après six mois d’action gouvernementale mais on peut toutefois apprécier si elle s’engage dans la bonne direction. » La Fondation relativise certes, mais ne manque pas de critiquer la gestion  « chaotique » du gouvernement en ce qui concerne l’accueil d’urgence.

Certaines initiatives n’ont pourtant pas aidé quelques victimes de cette précarité. Les expulsions se sont poursuivies  jusqu’au 31 octobre malgré la circulaire tardive du 26 octobre concernant la gestion des expulsions locatives.

En attendant les changements « significatifs », ces situations de grande précarité continueront d’être relevées dans la presse, à l’image d’un mal logé qui vivait dans un local de 1,56 m2 pour 330 euros par mois.


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