Algérie : les islamistes déclarent la guerre au monde entier.

Le 16 janvier, des djihadistes revendiquant l’arrêt de l’offensive française au Mali ont capturé une centaine d’individus travaillant sur un site gazier algérien. Parmi les otages, des ouvriers originaires du pays, et une soixantaine d’occidentaux : Britanniques, Américains, Japonais, Français. Pour le groupe islamiste Ansar Dine, qui condamne cette attaque, « la France doit assumer la responsabilité de ce qui s’est passé et de tout ce qui va se passer à l’avenir. » .

La France est dans le viseur des djihadistes depuis le 11 janvier, date de début de l’intervention militaire pour aider le Mali à freiner l’avancée des islamistes. Mais depuis hier, c’est le monde entier qui comprend qu’il est sous la menace des groupes islamistes.

C’est le groupe « les signataires par le sang », aussi connu sous le nom de « la brigade Al-Mouthalimin » qui signe cette mise en garde au monde. Sa tête de file, Mokhtar Belmokhtar (photo), ancien d’AQMI, explique cette action par « le soutien algérien à l’intervention française au Mali. » .

« L’Algérie a été choisie comme scène de cette opération pour faire apprendre a(u président algérien, ndlrBouteflika que nous n’accepterons jamais l’humiliation de l’honneur du peuple algérien (…) en ouvrant le ciel algérien à l’aviation française. » , a expliqué la brigade dans un communiqué. Le pays d’Abdelaziz Bouteflika avait en effet récemment fermé ses frontières avec le Mali pour éviter d’y voir arriver en surnombre les djihadistes en repli. Les avions militaires français ont également reçu l’autorisation de survoler l’Algérie  pour pouvoir effectuer leurs opérations militaires.

En guise de déclaration de guerre au reste du monde, on pouvait également lire : « Cette opération s’inscrit aussi dans une campagne mondiale de lutte contre les juifs et les croisés. » .

Cette prise d’otage en terre algérienne risque d’exacerber encore davantage la colère des locaux, qui, pour certains, voient dans l’intervention française au Mali une résurgence de la Françafrique et des relents néo-colonialistes.  

Réactions internationales.

Le conflit au Mali, qui n’engageait jusque là que la France contre les islamistes, prend une tournure internationale avec cette impressionnante prise d’otages.

Aux Etats-Unis, on reste prudent : le nombre exact de ressortissants détenus par le groupe de Mokhtar Belmokhtar n’est pas encore connu. Toutefois, le ministre de la Défense Léon Panetta a affirmé « au peuple américain que les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires et appropriées qui sont requises pour gérer la situation. » . Une déclaration qui se veut rassurante, dans un pays encore traumatisé par le 11 septembre 2001.

De l’autre côté de la Manche,William Hague, ministre des Affaires Etrangères britannique, a confirmé aux Anglais la mort de l’un d’entre eux durant la prise d’otages. Cité dans Le Monde, il émet un doute sur les réelles motivations de cette action terroriste, mais pour lui « quelles que soient les excuses brandies par les terroristes et les meurtriers, il n’y a pas d’excuse (à de tels actes). » .

Au Japon, on s’inquiète également du sort des otages nippons : « Pour nous la priorité absolue est la vie des otages et secourir le plus vite possible les ressortissants japonais en étroite collaboration avec les autorités des pays concernés. », a affirmé le Secrétaire du gouvernement Yoshihide Suga.

Des ressortissant Norvégiens, Irlandais et Autrichiens seraient également retenus par les djihadistes. Selon France24, des Philippins et des Malaisiens seraient aussi comptés dans les otages.

Asiatiques, Africains, Américains, Européens … : le monde est prévenu, les djihadistes frapperont « les croisés » et ceux qui soutiendront l’intervention Française au Mali . Le quotidien algérien Liberté s’inquiète d’ailleurs de ce que l’attaque du site gazier va entrainer pour le pays : « C’est un coup dur pour l’Algérie. L’objectif pourrait être celui d’entraîner l’Algérie dans la guerre engagée par la France au Mali. » .


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