Attentats en France : que craignons-nous vraiment ?

Depuis le début de l’intervention française au Mali, la crainte de la menace terroriste refait surface. Hommes politiques et spécialistes de la question terroriste appellent pourtant les Français à relativiser.

Souvenez-vous : en 2010, les médias tiraient la sonnette d’alarme en prévenant les Français d’un risque élevé d’attentats.

La France était alors coupée en deux . Il y avait ceux qui craignaient l’arrivée imminente d’une attaque terroriste, et les autres qui banalisaient l’information en la faisant passer pour une stratégie du président de la République Nicolas Sarkozy pou faire oublier les couacs gouvernementaux et les polémiques.

Mais aujourd’hui, en janvier 2013, la donne est différente. A peine sortis du bourbier Afghan, les soldats de l’hexagone sont repartis en guerre contre le terrorisme, au Mali cette fois.

Objectif : prêter main forte au pays, qui voyait l’influence islamiste gagner du terrain de jour en jour. En s’engageant dans ce conflit, la France devient une cible prioritaire et privilégie des djihadistes.

Pour autant, les spécialistes de la lutte antiterroriste appellent au calme. Le juge Marc Trevidic a ainsi tenu à rassurer les Français qui craindraient des représailles rapides sur le sol Français : « Il faut bien comprendre que la menace est davantage réelle à moyen terme qu’à court terme. Il ne faut pas croire que lorsqu’il y a une opération, dès le lendemain, un individu ou un groupe tente de passer à l’action. » .

Jean-Louis Bruguière, ancien juge spécialisé dans la lutte antiterroriste, est allé dans le même sens : « Il faut que chacun prenne le métro tranquillement sans qu’il cède à la panique qui n’est pas de mise. ».

Une opération terroriste de grande ampleur ne se réalise pas du jour au lendemain : et pour les prévenir au maximum, les services spécialisés dans la lutte antiterroriste sont sur les dents. « Les services spécialisés sur le territoire ont ciblé beaucoup de personnes et ont pris les devants depuis quelques mois. Ils ont bossé sur les gens qui ont des connexions avec le Mali dans les milieux salafistes, sur des filières d’acheminement, des groupes qui voulaient et ont envoyé des gens au nord du Mali. » , explique le juge Trévidic à 20minutes.fr.

Si des risques d’attentats sur le territoire Français sont donc avérés , il ne faut pour autant pas céder à la panique et y concentrer toute l’attention des services spécialisés.

Car c’est également hors de nos frontière, dans des régions d’Afrique ou sur des terres d’Islam que les intérêts français pourraient être visés. Les otages tricolores retenus par des groupes armés sont des cibles potentielles, mais également des monnaies d’échange très précieuses pour les kidnappeurs. Entreprises, ambassades et tout autre symbole Français sont également menacés.

Côté gouvernement, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est voulu ferme et non-alarmiste : « Ce que je peux assurer aux Français c’est que la plus grande vigilance doit permettre d’empêcher des actes sur notre sol », a-t-il expliqué au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RTL-BFMTV. « La menace est très forte et permanente. » , a-t-il précisé, citant la tuerie de Mohammed Merah, en mars 2012, et le passage à l’action de la cellule islamiste de Sarcelles en septembre.

La menace d’attentats sur le sol Français est donc bien réelle mais doit être considérée avec calme et sang-froid : le plan Vigipirate, évaluant les menaces terroristes sur le territoire, est au niveau rouge depuis 2005.

Malgré la situation actuelle, il n’est pas encore passé au niveau écarlate, dont les objectifs sont de « prévenir le risque d’attentats majeurs, simultanés ou non, pouvant utiliser des modes opératoires différents et provoquer des effets dévastateurs, et mettre en place les moyens de secours et de riposte appropriés . Des mesures particulièrement contraignantes peuvent être mises en œuvre. ( autre objectif), Protéger les institutions et assurer la continuité de l’action gouvernementale. » .

 


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés