Royal drague Bayrou et énerve le PS

Toujours à la recherche de buzz, Ségolène Royal a voulu s’allier avec le Modem pour les régionales. Tentant d’une part de se démarquer du PS et de l’autre de voler la vedette à François Bayrou, elle a subi un refus et continue d’agacer son parti.

C’est l’histoire de deux anciens candidats qui, portés par un buzz médiatique presque involontaire, ont mis un (tout petit) peu de doute lors des élections présidentielles de 2007. D’un côté, François Bayrou. Président d’un Modem un brin décimé mais qui semble suivre toujours la même ligne directrice. De l’autre, Ségolène Royal qui tente tout (et presque n’importe quoi) pour continuer d’exister dans l’esprit des électeurs. Du coup, la main tendue de la socialiste vers le centriste n’est pas vraiment une surprise. D’un côté, Ségolène Royal tente de se trouver un allié. Aussi, son geste a été très vite relayé par la presse qui a rapidement assailli de questions François Bayrou, lors du congrès programmatique de son parti, ce week-end à Arras. Un coup de communication à la sauce Royal. Mais ça n’a pas fonctionné.

« Le premier tour, c’est le pluralisme »

Visiblement, le président du Modem a lui, bien compris que 2012 est encore loin et que l’heure est d’abord à l’élaboration d’un programme. Du coup, il a su résister à la tempête médiatique et laisser de côté cette énième « polémique Royal. » C’est seulement dimanche, avant de conclure son ultime discours, qu’il lance : « Je réponds avec sympathie à ceux qui font des offres électorales, que cela n’est pas notre vision des choses. Pour nous, le premier tour c’est le pluralisme.» Suffisamment habile pour ne pas la nommer, mais le message est passé. François Bayrou aussi, a de l’égo et ne se laissera pas voler la vedette dans son parti par la reine du buzz qu’est devenue Ségolène Royal. Cette dernière va d’ailleurs devoir choisir rapidement une ligne de conduite car ses sorties de route, de plus en plus nombreuses, commencent à agacer sérieusement les socialistes.

Le PS s’agace, l’UMP s’éclate

Si Martine Aubry n’a pas souhaité commenté l’affaire, c’est Claude Bartolone qui a balancé : « Ce n’est pas faire preuve d’une grande solidité politique que de faire des propositions qui sont rejetées dans les trente minutes. » Le député de Seine-Saint-Denis va même plus loin, jugeant le « monde de Ségolène Royal un peu surprenant », avant de conclure : « On ne peut pas donner l’impression de bricoler un front anti-Sarko qui se briserait à la première bourrasque. » Le message est clair. Si elle veut continuer au PS, Ségolène Royal va devoir rentrer dans le rang et suivre les directives de Solferino. Ce n’est en tout cas pas l’UMP qui la poussera en ce sens. Le parti majoritaire s’amuse bien trop des sorties de l’ancienne candidate à la présidentielle. Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, s’éclate : « On a notre grand guignol, pas quotidien mais assez régulier, avec « Je te donne un coup de bâton et un caramel après », a-t-il ainsi commenté lors du point presse hebdomadaire de son parti.

Mais pas d’inquiétude, il faut (encore) plus pour déboulonner Ségolène Royal. Au micro de France Info, elle affirmait ainsi, hier : « Je ne baisse pas les bras pour autant, vous me connaissez, je suis obstinée


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