Poutine : Va-t’il avoir le même sort que Khadafi ?

Depuis les législatives du 4 décembre, Vladimir Poutine, accusé de fraudes électorales, est confronté à de nombreuses manifestations dans plusieurs grandes villes de Russie. Prémices d’un « hiver russe » sur le modèle du printemps arabe ?

Samedi, entre 50 000 et 80 000 manifestants se sont rassemblés à Moscou pour dénoncer les fraudes électorales et annuler les législatives, dont le parti de Vladimir Poutine Russie unie est sortie victorieuse des urnes, avec un peu moins de 50% des voix.

Même si les autorités russes ont admis l’hypothèse de fraudes minimes pendant les législatives, il ont nié l’existence de fraudes importantes. Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré : « Si vous additionnez tous ces prétendus témoignages [de fraude], cela concerne à peu près 0,5% des bulletins. […] Cela ne peut en aucun cas remettre en question les résultats définitifs. »

De nombreuses personnes politiques sont montés au créneau pour soutenir la contestation du résultat des législatives du 4 décembre : le gouverneur de Vologda (nord-ouest) a présenté sa démission ; l’ex-ministre russe des Finances Alexeï Koudrine, qui avait démissionné en septembre, a annoncé hier son intention de participer à la création d’un mouvement libéral ; l’oligarque Mikhäil Prokhorov, qui avait sabordé le parti qu’il avait créé cet été pour ne pas déplaire au Kremlin, a annoncé qu’il serait candidat à la présidentielle de mars…

Côté presse, l’hebdomadaire Kommersant Vlasta a publié en couverture une photo peu avantageuse de Vladimir Poutine, accompagné d’un titre où un subtil jeu de mots permet de mélanger les expressions « Russie unie » et « bourrage des urnes. » La sanction n’a pas tardé à tomber : le directeur général de Kommersant-Holding, Andreï Galiev et le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Kommersant-Vlast, Maksim Kovalski, ont été limogés pour la publication dans l’hebdomadaire. Le propriétaire de la maison d’édition, un milliardaire russo-ouzbek, s’est indigné de cette violation des droits et de l’éthique journalistique.

 


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