Plan de rigueur : une austérité à haut risque

Comme cela était prévisible étant donné le contexte économique actuel, le Premier ministre François Fillon promet une rigueur jamais vue en France depuis 1945. Le budget 2012 fait ce lundi l’objet d’une annonce très attendue : le Premier ministre doit dévoiler le nouveau plan d’austérité destiné à faire de 6 à 8 milliards d’euros d’économies supplémentaires l’an prochain. 

Plus question de minimiser l’impact de la crise aux Français, ils doivent se préparer à entrer dans une période d’austérité. Suite à la révision à la baisse de la prévision de croissance pour 2012 de 1,75% à 1%, ce plan d’urgence budgétaire risque de peser à l’horizon de la campagne présidentielle. Le président de la République, a réuni dès samedi soir à l’Elysée François Fillon ainsi que François Baroin (ministre de l’Economie), Valérie Pécresse (Budget), mais aussi Xavier Bertrand (Travail) et Roselyne Bachelot (Solidarités) afin d’étudier toutes les pistes possibles. C’est un numéro d’équilibriste délicat auquel doit se livrer le gouvernement, qui joue la carte de la responsabilité tout en tentant de rassurer, afin que ces nouvelles mesures budgétaires soient acceptées. 

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Les impératifs à respecter sont aussi essentiels pour la crédibilité de Nicolas Sarkozy qui compte sur la lisibilité du plan pour éviter de donner l’impression d’un « rafistolage » et un souci d’équilibre entre l’augmentation des recettes et la réduction des dépenses. Dès hier soir, le site Internet du quotidien économique Les Echos a dévoilé les principales pistes en préparation. Première surprise, le gouvernement envisagerait de toucher à la réforme des retraites, votée à la fin 2010, en réduisant la période de transition. Ainsi, l’âge légal de départ à la retraite devrait être porté à 62 ans dès 2016 ou 2017, au lieu de 2018 comme prévu initialement. Autre piste envisagée : la désindexation partielle des prestations sociales. Jusqu’à présent, le montant des retraites, des allocations familiales, des minima sociaux ou des aides au logement étaient indexées sur l’inflation. Le gouvernement veut désormais s’interdire d’augmenter ces dépenses plus vite que le PIB.

Le nouveau plan de rigueur comprendrait encore une économie d’environ 500 millions d’euros sur les dépenses d’assurance-maladie. Les entreprises devraient aussi être mises à contribution. Les grands groupes seraient soumis à une surcote d’impôt sur les sociétés, réalisant 150 à 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, voire 500 millions. Concernant la hausse de la TVA, le gouvernement ciblerait principalement la restauration, l’hôtellerie et les travaux de rénovation de logement. Soumis actuellement à un taux réduit de 5,5 %, ces secteurs pourraient faire l’objet d’un taux intermédiaire d’au moins 7 %. François Fillon expliquera en détail ces mesures ce soir au « 20 heures » de TF1.


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