Augmentation du prix du tabac: A quoi ça sert ?

En moyenne, les paquets de cigarette valent 30 centimes de plus. La hausse du prix du paquet de 6% qui prend effet ce lundi avait été annoncée par le Premier ministre François Fillon en août dernier dans le cadre du plan de lutte contre le déficit de l’Etat. Elle devrait rapporter 90 millions d’euros cette année et 600 millions d’euros en 2012, qui seront versés au budget de la Sécurité sociale. 

Ces mesures vont t’elles vraiment dissuader les fumeurs? Apparemment non, étant donné que la hausse du prix du tabac ne s’accompagne pas d’une baisse des ventes. Alors jusqu’où est on prêt à payer pour mourir plus vite? Aujourd’hui, le paquet de Marlboro passe de 5,90 à 6,20 euros, celui de Dunhill de 5,80 à 6,10 euros et celui de Gauloises de 5.40 à 5,70 euros. Les fumeurs ne trouveront plus un seul paquet sous la barre des 5,70 euros. Le prix du tabac à rouler augmente aussi, ainsi que celui des cigares. Cette mesure de santé publique va désormais profiter au trou de la sécurité sociale. En trois ans, le prix du tabac a augmenté de 18%, et cette troisième hausse consécutive est largement supérieure à l’inflation. Pour autant, les ventes n’ont jamais baissé dans les mêmes proportions. Entre 2009 et 2010, les ventes de tabac (cigares compris) ont augmenté de 0,14% en volume, selon des chiffres de l’observatoire des drogues (OFDT).

Alors que les fumeurs comme les bureaux de tabac accusent le coup , une nouvelle hausse est d’ores-et-déjà annoncée pour le premier trimestre 2012 ! « Je n’ai pas la date précise aujourd’hui mais c’est prévu pour se faire tranquillement, comme chaque année, dans le cadre des augmentations régulières des prix du tabac« , a déclaré Valérie Pécresse sur BFM TV/RMC. Augmenter le prix du tabac est une bonne façon de récolter plus d’argent pour l’Etat. Les taxes constituent 80% du prix d’un paquet de cigarettes. L’essentiel (plus de 10 milliards d’euros en 2010) va dans les caisses de la Sécu. 

Si cette hausse n’a pas d’impact sur la consommation, elle incite surtout les fumeurs à s’approvisionner à l’étranger ou auprès de vendeurs à la sauvette. Une étude des Douanes estime que 20% des cigarettes fumées en France ne sont pas achetées dans le réseau des buralistes, mais en fraude (5%) ou légalement (15%) dans les pays européens limitrophes (Belgique et Espagne) où le paquet se vend jusqu’à 30% moins cher. Ces effets pervers qui ont explosé après les fortes augmentations du prix du tabac en 2003/2004, sont l’objet de compensations financières de la part de l’Etat pour les commerces frontaliers.


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