Affaire Karachi : Brice Hortefeux s’explique encore

L’ancien ministre de l’Interieur a été entendu à sa demande vendredi dernier par la police judiciaire dans le volet financier de l’affaire Karachi. Il est soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles lors de conversations téléphoniques , à Thierry Gaubert, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy mis en examen.

C’est en tant que témoin qu’il a été entendu dans l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour violation du secret professionnel et recel suite à la divulgation de la conversation téléphonique qu’il a eu avec Thierry Gaubert le 14 septembre. Il aurait averti son ami au sujet de son ex- femme, Hélène Gaubert, qui se serait trop confiée aux enquêteurs.

Le soir même il était au JT de  France 2 pour s’expliquer. Il s’est défendu d’avoir eu accès à des pièces du dossier d’instruction qui lui aurait permis d’informer Thierry Gaubert. Brice Hortefeux a assuré, qu’il n’était « concerné ni de près ni de loin  » par l’affaire,  juré qu’il n’avait « jamais eu accès au moindre élément  » de l’enquête et dénoncé « une avalanche de boules puantes  » contre lui et Nicolas Sarkozy.

Les familles des victimes de l’attentat de Karachi, qui avait fait 15 morts (dont 11 Français) en mai 2002, ont déposé plainte contre lui pour « entrave au déroulement des investigations ou à la manifestation de la vérité » et pour « complicité de subornation de témoin ». Brice Hortefeux a donc décidé de porter plainte pour diffamation contre l’avocat des familles, Olivier Morice, dénonçant « des affirmations calomnieuses  ».

Le climat actuel assombrit la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui en 2007 avait promis d’être le président d’une « République irréprochable ». Ironie amère aujourd’hui, alors que plusieurs de ses proches ont été mis en examen dans cette affaire et que Ziad Takieddine (soupçonné d’avoir financé la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995) demande au chef de l’Etat de le recevoir… Mais l’Elysée continue à se tairer dans le silence et s’obstine à ne pas commenter.

Brice Hortefeux, pressenti pour être le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle 2012 est plus que jamais en danger. Mais il ne veut pas laisser les « rumeurs nauséabondes  » le destabiliser. Il assure que « les liens que j’ai avec le président de la République sont inoxydables ». Une complicité sans faille qui risque pourtant d’être rompue par le travail de la justice.

 


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