New York Post: le détracteur numéro 1 de DSK !

Alors que Dominique Strauss-Kahn devrait passer devant les juges en milieu de l’après-midi, heure française, les médias du monde entier sont suspendus aux lèvres de l’ex-patron du FMI qui devrait s’exprimer pour la première fois depuis son arrestation le 14 mai dernier. Depuis trois semaines, cette affaire passionne et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, certains ont profité des déboires de DSK pour briller sur le devant de la scène médiatique internationale à l’instar du New York Post qui n’arrête pas de condamner en Une de son édition le présumé coupable de tentative de viol sur Nafissatou Diallo, femme de chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan. Sur les douze premiers jours qui ont suivi l’arrestation, le quotidien a consacré dix Unes à l’affaire, plus trashs les unes que les autres : « L’argent sordide », « Chez Perv » ), ou encore « Pépé le putois » (en référence au petit animal à la technique de drague franchement lourde du dessin animé de Warner Bros)

Médiapart publie ce matin une enquête sur ce quotidien qui  fait ses choux gras des déboires judiciaires de l’ex-directeur général du FMI. « Il faut dire que l’affaire a tout pour plaire à ce quotidien qui est l’un des principaux tabloïds de New York: un crime sexuel, une victime immigrée et mère célibataire, un coupable puissant, socialiste, et qui plus est promis à un destin présidentiel en France », explique Renaud Ceccotti-Ricci dans son article.

Le quotidien table sur la formule -efficace- du « sexe, potins et scandales » qui régale ses lecteurs depuis de nombreuses années. 510 000 exemplaires sont vendus chaque jour !

Mais comme l’explique l’article de Mediapart, si « le New York Post s’en sort toujours malgré la crise et la concurrence de plus en plus féroce des sites internet spécialisés, c’est parce qu’il sort des infos que personne d’autre n’a réussi à glaner ». C’est en fait lui qui a en premier donné les détails de l’arrestation à l’aéroport, de la sortie de prison, du refus des locataires d’accueillir ce nouveau voisin trop encombrant,  et même de l’identité de la victime, …De quoi donner le sourire à son rédacteur en chef, Col Allan !

« Col veut de l’exclusif. Il est parfois très dur mais il sait que c’est son véritable fonds de commerce », explique un ancien journaliste du New York Post, qui a travaillé avec lui pendant plusieurs années et qui préfère garder l’anonymat. « Le ton populiste, tout le monde peut le faire, mais si vous n’avez pas l’info que les gens veulent lire, personne n’achètera votre canard. Vous serez juste un torchon de plus. Certes, il règne au Post une ambiance potache, un peu d’adolescents attardés à la Beavis and Butthead, mais chacun sait qu’il n’a pas intérêt à mettre l’entreprise en danger en ramenant une info frelatée. »

Pour Arlene Morgan, doyenne assistante et professeur de journalisme à l’université Columbia, l’affaire DSK est du pain bénit pour le New York Post. « Leur lectorat est composé de nombreux immigrants, qui s’identifient aisément à la jeune femme de ménage maltraitée par quelqu’un de riche et puissant. Les policiers sont également très friands de cette presse et auront tendance à donner leurs infos plus facilement aux chroniqueurs des tabloïds qu’à ceux du Wall Street Journal », explique-t-elle à Mediapart.

Pour l’heure donc, le New York Post n’est pas prêt de laisser tomber l’affaire.


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