DSK toujours inculpé de crimes sexuels mais « libéré » : un moindre mal

Petit éclairci dans le ciel devenu sombre de Dominique Strauss-Kahn : l’ancien directeur du FMI a été libéré sous caution. Le premier objectif de ses avocats et donc rempli. Cependant, les conditions de sa « liberté » sont tellement strictes que ça équivaut presque à le laisser en prison… Et les ennuis de DSK sont loin d’être terminés.

Fidèle à sa ligne de conduite depuis le début de ce qu’on appelle désormais « l’affaire DSK », la justice américaine est impitoyable avec celui qui a démissionné de son poste de directeur du FMI hier. Si elle a accepté de libérer Dominique Strauss-Kahn, elle a posé des obligations drastiques. Ainsi, DSK a déjà dû donner une caution d’un million de dollars pour sortir de la prison de Rikers Island de New York, dans laquelle il est enfermé depuis lundi. Sa femme, Anne Sinclair, ayant une grande fortune, ce n’est pas grand-chose pour le couple. Mais DSK devra en plus déposer cinq millions de dollars en garantie dans l’une des propriétés de sa femme.

Et ce n’est pas tout : Strauss-Kahn est assigné à résidence dans un appartement récemment loué par Anne Sinclair en prévision du procès et le nombre des visites qu’il peut recevoir sera fermement contrôlé. En cas d’infraction à l’une de ces deux directives, DSK retournera directement en prison sans passer par la case départ. Sans oublier que l’homme politique français sera surveillé 24h/24 par un système de caméras installé à ses frais, et accompagné en permanence d’un garde armé dont l’entretien, évalué à 200 000 dollars par mois, sera également à ses frais. Ah, on a oublié de dire qu’il allait aussi avoir un bracelet électronique.

Les deux avocats de Strauss-Kahn ont donc réussi là où ils avaient échoué lundi en convaincant la justice que leur client ne cherchera pas à quitter les Etats-Unis pour rejoindre la France, un pays qui n’extrade pas ses ressortissants. Mais DSK n’est pas blanchi : il a été inculpé de crimes sexuels et n’échappera donc pas un procès. Poursuivi pour tentatives de viol, agression sexuelle et séquestration, il pourra cependant préparer sa défense plus tranquillement qu’en prison.

William Taylor, l’un des deux avocats, a aussi affirmé que son client allait remettre tous ses documents de voyages aux autorités. Une garantie supplémentaire, même si, de toute façon, DSK est tellement connu – en bien ou en mal – qu’il aurait difficilement pu quitter le pays en attendant son futur procès. Il devra attendre plusieurs mois avant d’être jugé, durant lesquels ses avocats enquêteront pour trouver des preuves de son innocence. Et le moindre élément pouvant discréditer la victime présumée. La prochaine audience, lors de laquelle il devrait officiellement répondre des différentes accusations, a été fixée au 6 juin.

Photo: Reuters


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