Nicolas Anelka veut dépouiller L’Equipe !

Bientôt un an après le fiasco de l’équipe de France de Football à la Coupe du Monde 2010, le souvenir désastreux des évènements de Knysna n’est toujours pas enterré. Le procès qui oppose Nicolas Anelka au quotidien sportif L’Equipe s’ouvre ce vendredi, les deux partis campent sur leur position tandis que le joueur réclame 150 000€. Entre diffamation et lynchage médiatique, la justice devra trancher.

« Va te faire enculer, sale fils de pute ». C’est la formule vulgaire et choquante qu’on pouvait lire à la Une de L’Equipe du samedi 19 juin 2010 (photo), le journal expliquant que ces propos avaient été lancés par Nicolas Anelka en direction de Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique (0-2), parce que le coach lui aurait demandé de se repositionner en attaque. Souvenez-vous : durant la CdM, Anelka flirtait plus avec la ligne de milieu de terrain qu’avec la surface de réparation adverse. L’international français a porté plainte contre L’Equipe pour diffamation et demande 150 000€ de dommages et intérêts, d’où le procès qui s’ouvre aujourd’hui à 13h30 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.

La sur-médiatisation de ces insultes a entraîné l’exclusion du joueur puis la grève des joueurs pour lui apporter leur soutien, dégradant considérablement le climat entourant l’équipe de France, qui a entraîné une élimination sans recours et le désamour des supporters. Une descente aux enfers dont les Bleus peinent toujours à faire oublier. Mais Nicolas Anelka a toujours nié avoir tenu les propos cités dans L’Equipe. En août, il expliquait pour France Soir que « le coach arrive et me dit […] de rester devant. […] Et c’est à ce moment là qu’il me lâche: “Allez c’est bon tu sors”. […]“Pas de problème, fais ton équipe”, dis-je, et je marmonne dans mon coin des choses qui resteront dans le secret des vestiaires. Et qui auraient dû y rester. Mais en aucun cas ce ne sont les mots que j’ai pu lire dans L’Equipe. » Ce qu’il répètera dans les InRocks en fin d’année.

Le tribunal va donc devoir trancher entre les deux partis qui ont chacun des arguments en faveur de leur version. D’un côté, selon Infosport, Anelka avance des témoignages déposés par ses anciens coéquipiers comme Thierry Henry, Patrice Evra ou encore Eric Abidal qui a affirmé avoir « assisté aux échanges, je peux donc confirmer que Nicolas Anelka n’a jamais prononcé la phrase. » En face, L’Equipe s’appuie sur les deux journalistes qui ont recueilli les propos supposés auprès de quatre sources anonymes ; mais également sur Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football au moment des faits, qui viendra témoigner de l’exactitude des insultes rapportées. Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre des Sports, qui devait également témoigner s’est quant à elle désistée.

Par ailleurs, on connait déjà les arguments de défense qui seront mis en avant par L’Equipe : l’absence de diffamation (personne n’a nié la véracité de la citation dans les heures suivant la publication), et le « devoir d’information » qui n’a aucun rapport avec une quelconque animosité envers Anelka. Même s’il n’y avait pas de ressentiment particulier contre Anelka, la Une de L’Equipe a été le commencement de la mort médiatique du joueur, l’affaire ayant été reprise par tous les médias.


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