DSK: la théorie du complot

DSK, victime d’un complot international ? C’est ce que croient 57% des français selon un sondage CSA pour 20minutes, BFMTV et RMC, paru ce matin. Depuis dimanche, le grand public suit avidement  les rebondissements de l’affaire DSK.

Arrêté samedi pour tentative de viol, séquestration et agression sexuelle sur une femme de chambre de 32 ans, le président du FMI était descendu pour la nuit dans l’hôtel Sofitel de Manhattan, avant son départ pour l’Europe à l’occasion du sommet de l’Eurogroup. Mais la descente aux enfers de l’ex-favori de la campagne présidentielle reste trouble pour beaucoup de personnes, qui ne cessent de dénoncer les incohérences de l’affaire. La strauss-kahnienne Michèle Sabban a même songé au « complot international », alors que d’autres personnalités politiques ont préféré la prudence à l’instar de Christine Boutin qui a émis la possibilité d’un « piège ».

Nombreux sont ceux qui auraient pu souhaiter la chute de DSK et qui feignent de ne pas se réjouir aujourd’hui. Entre la droite française qui était jusqu’alors menacée par sa possible candidature aux élections présidentielles, les américains mécontents de ses décisions et de ses actions au FMI, voire le ressenti personnel de certaines personnes, le socialiste ne faisait pas l’unanimité parmi ses pairs.

Plusieurs incohérences donc, permettent de remettre en cause la véracité des faits. Ne trouvez-vous pas étrange par exemple, que toutes les exclusivités depuis samedi soient révélées principalement par un seul site internet, Atlantico.fr, très fraichement débarqué sur la toile (mars 2011) et politiquement affilié à droite. Sans oublier qu’un des actionnaires n’est autre qu’Arnaud Dassier, chargé de la campagne sur le web de Sarkozy en 2007, celui-là même qui a retweeté l’information énoncée par un jeune militant UMP, Jonathan Pinet, soupçonné lui aussi d’être initiateur du complot. En effet, seulement quatorze minutes après l’arrestation de DSK à l’aéroport, le jeune homme de 24 ans partageait l’information avec le monde entier sur le réseau social Twitter. Les deux hommes se dédouanent de toute machination en expliquant qu’ils avaient des amis dans l’hôtel, qui leur auraient livré l’information. Bizarrement, l’écrivain et journaliste Tristane Banon, qui affirme avoir été agressée sexuellement par Dominique Strauss-Kahn en 2002, a également publié huit articles sur le site Atlantico. Coïncidence, rien n’est moins sûr !

Tout comme le fait que la victime nie savoir qui était DSK avant l’agression alors que selon un témoignage recueilli par un journaliste du Figaro auprès d’une employée de l’hôtel Sofitel de New-York, la victime présumée savait que la suite était occupée par un personnage très important français. Comment ? « Parce que sa photo avait été, dans le local où nous nous changeons, affichée avant sa venue dans l’hôtel », explique-t-elle. Une mesure afin d’offrir un accueil approprié au « client VIP », mais qui met à mal l’accusation et pose de nouvelles questions.

Autres informations qui soulèvent le doute chez les internautes : les éléments imprécis, comme le prénom de la victime (d’abord appelée Ophélia, elle se prénommerait en fait Nafissatou Diallo, ndlr), ou l’heure des faits (le police avait annoncé 13h puis s’est rétractée pour finalement déclarer que la tentative de viol s’est produite à midi, ndlr).

Piège ou pas, la question reste entière à deux jours du procès qui devrait se tenir à huit clos vendredi. Pour l’heure, DSK est toujours enfermé à Rikers Island.