Kadhafi menacé par la justice internationale

Alors qu’un vent de démocratie soufflait sur la péninsule arabe depuis le mois de décembre, celui de la révolte a secoué la Libye à partir du mois de février dernier. Les violences qui opposent les forces du gouvernement Kadhafi et celles de l’opposition, ont entrainé des milliers de morts, selon des sources médiatiques, et poussé près de 750.000 personnes à fuir, d’après l’ONU. Trois mois après, la situation en Libye est toujours dans la confusion. Mouammar Kadhafi refuse de quitter le pouvoir malgré les milliers de bombes lâchées par l’Otan, et la Libye n’entrevoit pas la fin du conflit qui la déchire.

Le procureur de la Cour Pénale Internationale de la Haye, a demandé hier un mandat d’arrêt contre le raïs libyen et deux de ses proches. Le travail d’enquête mené par la CPI a en effet débouché sur la mise en cause directe de Mouammar Kadhafi dans les violences qui ont fait des milliers de morts en Libye depuis plusieurs mois et de l’un de ses fils, l’influent Seïf al-Islam, ainsi que du chef des services de renseignement, Abdallah al-Senoussi.

«Les preuves recueillies montrent que Mouammar Kadhafi a personnellement ordonné des attaques contre des civils libyens non armés», a déclaré Luis Moreno-Ocampo. «Ses forces ont attaqué des civils libyens chez eux et dans des lieux publics, ont tiré des balles sur des manifestants, ont utilisé des armes lourdes contre des participants à des funérailles et placé des francs-tireurs pour tirer sur ceux qui quittaient la mosquée après les prières», a-t-il ajouté. Des crimes commis «dans le but de préserver son autorité absolue», a relevé le magistrat argentin.

Reste à savoir si les juges de la CPI acceptent la requête du procureur. Tripoli a répondu que, de toute façon, les décisions de la CPI ne concernaient pas le pays dès lors que la Libye n’est pas signataire du traité de Rome instituant la Cour en 2002. La rébellion libyenne a salué hier l’action du procureur tout en exprimant le souhait que le colonel Kadhafi et ses proches «soient d’abord jugés en Libye avant d’être jugés par une cour internationale».


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