Environnement : Non aux gaz de schiste !

Peut-on détruire l’environnement au nom d’une énergie ? C’est le débat qui avait commencé dans l’indifférence générale avant d’être massivement repris dans les médias. Les gaz de schiste sont en plein boom depuis quelques années, notamment aux Etats-Unis, et on les présente comme étant l’avenir des énergies. Sauf que l’extraction est extrêmement nocive pour l’environnement.

Petit constat pour commencer : les réserves mondiales de gaz de schiste étaient évaluées à 900 téramètres cubes en 2010, c’est plus de 4 fois plus que les réserves de gaz traditionnel. Et le grand avantage de ces gaz de schiste, c’est qu’il y en a presque partout sur le globe (Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Europe, Australie) [taches rouges sur la photo]. On notera que la France possède les 12emes réserves mondiales, loin derrière le trio de tête Chine, Etats-Unis et Argentine. A l’heure où l’Europe, et particulièrement la France, est dépendante de la Russie pour le gaz, rien d’étonnant à ce que ces réserves fassent tourner des têtes.

Aux Etats-Unis, la production de gaz de schiste représente environ la moitié des besoins des Etats-uniens. Déjà. Et cette part pourrait être d’au moins 60% en 2020. Le problème, dont les Américains n’ont visiblement que faire, c’est l’impact environnemental désastreux de la technique d’extraction de ces gaz. Car les schistes (ce sont des roches), sont à la fois la source du gaz et son réservoir. Autrement dit, il est très difficile d’extraire ce gaz qui, en plus, n’est présent qu’en faible concentration dans un énorme volume de roche.

Il faut pour cela injecter de grandes quantités d’eau dans la roche, afin de faire exploser la réserve de gaz. Sauf que l’eau est mélangée à des produits chimiques, pour beaucoup toxiques, qui peuvent se répandre dans les nappes phréatiques et les polluer. On estime entre 7 et 28 millions de litres d’eau utilisés pour chaque fracturation de puits de gaz de schiste, dont on ne récupère qu’une partie. En plus de détruire la biodiversité, une partie des gaz de schiste s’échappe dans l’atmosphère sous forme de méthane. Sa combustion génère donc des gaz à effet de serre, participant ainsi au réchauffement climatique. Vous voulez voir la conséquence directe de la présence de gaz de schiste dans l’eau ? Regardez le film-documentaire Gasland de Josh Fox. En voici un extrait – à part la voix du commentateur québécois – réalisé sans trucages :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yioB8iQfMVw[/youtube]

Revenons à la France, qui possède trois gros gisements de gaz de schiste, un dans le bassin parisien et deux dans le sud-est. Les premiers forages devaient commencer aujourd’hui en Seine-et-Marne, mais le Premier ministre François Fillon a pris une  bonne décision. Il a suspendu les autorisations accordées aux industriels – par Jean-Louis Borloo – pour l’exploitation des gaz de schiste en France, et a annoncé la mise en place d’une étude sur les risques des prospections des gaz. Car, selon le Premier ministre, « il n’est pas question de sacrifier notre environnement, mais il n’est pas question, non plus, de fermer la porte à des progrès technologiques qui permettraient demain d’accéder à de nouvelles ressources énergétiques. » Ce n’est pas encore une interdiction de l’exploitation des gaz, mais c’est un bon début. De nombreuses manifestations anti-schistes sont prévues en France ce weekend. Pour rigoler un peu, regardez le sympathique lapsus de François Fillon a propos des gaz de shit schiste :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=4492zdXJS58[/youtube]


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