Burkina Faso : les militaires se rebellent le président s’enfuit

Mais que se passe t’il au « pays des hommes intègre » ?

Des coups de feu ont été tirés par des militaires jeudi soir à Ouagadougou dans l’enceinte de la présidence de la République du Burkina Faso. Ces tirs d’armes légères et d’armes lourdes provenaient de la caserne du régiment présidentiel qui se trouve à l’intérieur du périmètre d’une vingtaine d’hectares abritant le palais du président de la République.
La mutinerie s’est ensuite étendue à une deuxième caserne située à environ 3 km de là qui abrite d’autres éléments du régiment présidentiel. La manifestation  de colère des militaires s’est ensuite poursuivie à l’extérieur de la caserne. Pillant au passage des commerces, notamment des boutiques d’électroménager, tout en continuant de tirer en l’air.

Les membres du régiment présidentiel sont les éléments les plus performants et les mieux payés de l’armée du Burkina Faso.

Selon un officier de ce régiment ayant requis l’anonymat, il s’agit d’un mouvement de colère de militaires pour protester contre le non-versement d’une indemnité de logement qui leur avait été promise.

La mutinerie s’est étendue vendredi matin à trois autres camps militaires de la capitale burkinabè. Le domicile du général Dominique Diendiéré, chef d’état-major particulier du président Compaoré, situé dans cette caserne, a été saccagé.

Ce n’est pas la première manifestation de militaire burkinabè en colère. Fin mars déjà, ils protestaient contre la condamnation et l’emprisonnement de certains de leurs camarades inculpés dans des affaires de moeurs et de viols. Décidant de se faire justice eux-mêmes, ils s’étaient emparés d’armes de guerre dans des garnisons de plusieurs villes du pays, dont sa capitale, Ouagadougou. Avaient de la même manière tiré en l’air dans les rues, pillé des boutiques et libéré certains de leurs camarades emprisonnés.

Après ces incidents, le président Compaoré avait rencontré toutes les composantes de son armée, des simples soldats aux généraux, et annoncé la fin de la crise à l’issue de ces rencontres.

Le président Compaoré, au pouvoir depuis 24 ans, qui réside habituellement au palais présidentiel de Ouagadougou d’où est partie la mutinerie, l’a quitté dans la nuit pour se rendra à Ziniaré, la ville où il est né. Le pays semble sombrer dans une véritable anarchie


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