Laïcité, un débat qui tend vers l’islamophobie

Le « tête-à-tête malsain » du ministre « avec Marine Le Pen » comme le nomme le numéro deux du PS, Harlem Désir,  est désertée par le Conseil français du culte musulman (CFCM) et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le ministre de l’Intérieur Claude Guéant  a ravivé la polémique, en déclarant que l’augmentation du nombre de fidèles musulmans depuis 1905 était problématique « C’est vrai que l’accroissement du nombre des fidèles de cette religion, un certain nombre de comportements, posent problème. »

SOS Racisme a annoncé qu’il allait porter plainte contre le ministre une décision que l’organisation dit : « irrévocable ». Dominique Sopo président de l’asociation a fustigé des « propos qui stigmatisent une population en raison de son origine » et jugé qu’ils visent en fait « la population arabo-musulmane ».

« Je pense que c’est plus grave que ce qu’on a reproché à Brice Hortefeux », le prédécesseur de Claude Guéant, a poursuivi Dominique Sopo. « On a là quelqu’un qui très calmement prononce ces propos pour que l’on comprenne bien ce qu’il est en train de dire. »

Pour Jean-Paul Alduy, sénateur UMP proche de Jean-Louis Borloo, « la loi sur la laïcité est totalement suffisante. Il faut juste l’appliquer. Les préfets peuvent demander que les prières de rue ne se fassent pas sur l’espace public ». Ce débat mène selon l’élu de Perpignan à « une stigmatisation inévitable de l’Islam » qui fait « les choux gras du FN ». Patrice Gélard, sénateur  UMP de Seine-Maritime, ne veut pas « perdre son temps. Ce n’est pas la peine ».

Hugues Portelli, sénateur UMP du Val-d’Oise, n’ira « sûrement pas » au débat. « Il n’y a pas lieu de débattre. Il n’y a pas de problème de laïcité. C’est une très mauvaise idée. C’est très mal ressenti par les musulmans », pense le sénateur, qui a rencontré Claude Guéant il y a quelques jours : « Il m’a dit que ce sera 2 heures de débat et c’est tout ».

Et pourtant l’objectif de l’organisateur de l’évènement : le patron de l’UMP Jean-François Copé est de donner une vision positive de la laïcité. Il assume pleinement sa volonté d’apporter de nouvelles « réponses concrètes » à la « vieille antienne de l’extrême droite » consistant à dire que « tout existe déjà » ou à « dénoncer les problèmes sans apporter de solutions ».

Pourtant ce code ne sera adopté qu’après 2012, il serait fâcheux après ses nombreux coups durs pour la majorité, de se voir désavoué  (si cela est encore possible) en cas de rejet du code.


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