Crise ivoirienne : l’ONU dans de beaux draps

Difficile de bénéficier de l’aide internationale quand on a ni pétrole ni gaz naturel .En Côte d’Ivoire la rue est occupée par les va-t-en-guerre. A Abidjan mais aussi dans le centre et l’Ouest du pays la tension  est permanente.  Sur place l’Onuci tente tant bien que mal d’aider la population.

Il y a déjà une semaine, l`ONU lançait un appel de fonds urgent pour la Côte d`Ivoire, estimant « inacceptable » d`avoir reçu si peu d`argent alors que la situation ne cesse de se détériorer. Sur les 32 millions demandés (une somme qui sera d’ailleurs prochainement revue à la hausse), l’organisation internationale ne recevait que 7 millions de dollars. Un montant que bon nombre trouveront exorbitant mais qui est dérisoire quand on sait que plus d’un million d’Abidjanais, soit près du quart de la population de la capitale économique, ont déjà pris la fuite vers les pays limitrophes.

Le premier moteur de cette situation humanitaire catastrophique est la peur. On ne pas aider tout le monde et en même temps, c’est sûr la générosité des donateurs est activement sollicitée ces derniers temps à cause de la triste situation en Libye.

La porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Emilia Casella, expliquait durant cette même conférence que son agence onusienne n`avait ainsi reçu aucun fonds pour la Côte d`Ivoire, ce qui mettait en péril la distribution de vivres.

La Guinée le Ghana voisin et le Libéria sont déjà pris d’assauts par les déplacés.

Peu de moyens mais tellement sollicité

Vendredi Nicolas Sarkozy qui se disait « très préoccupé par la situation en Côte d’Ivoire  avait rappelé la présence « d’une force des Nations unies » qui pourrait par le biais d’une résolution (qu’il faudrait voter)  « interdire […] les armes lourdes dans Abidjan ». Les dirigeants ouest africains ont pour leur part appelé l’ONU à renforcer le mandat de sa mission en Côte d’Ivoire (Onuci) et demandé qu’ils imposent des sanctions « plus contraignantes » à l’encontre du président sortant Laurent Gbagbo.

L’Onuci, forte de 10.000 hommes, est dans une situation délicate. Sous le feu des critiques des partisans de Gbagbo qui exige son départ immédiat, la désigne comme une organisation partiale « ennemi de la Côte d’Ivoire ». Elle est d’ailleurs régulièrement la cible de leurs attaques.

La mission a aussi essuyé de virulentes critiques du camp d’Alassane Ouattara, qui l’exhorte à « passer à l’action » et à « user de la force légitime » pour protéger les populations civiles prises dans les violences.

Aujourd’hui dans une confusion totale, on a appris l’attaque d’un hélicoptère de l’Onuci . Le porte-parole de l’Onuci, Hamadou Touré, a précisé que les combattants pro-Ouattara avaient tiré avec une « mitrailleuse lourde ». Des propos que Seydou Ouattara porte-parole militaire des Forces républicaines a démenti « nous connaissons très bien les hélicoptères de l’Onuci, nous ne pouvons donc pas tirer sur eux. Cela ne peut venir que des miliciens et mercenaires (soutenant le président sortant Laurent Gbagbo) en débandade dans les forêts », a-t-il ajouté. La mission de l’Onuci se complique sur bien des plans.


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