Clearstream: Yves Bertrand nie tout en bloc

L’ancien directeur des Renseignements généraux (RG) était entendu hier lors du procès Clearstream. Encore une fois, son témoignage vient contredire les autres versions et le flou persiste dans cette affaire.

 

Que faisait Yves Bertrand au procès Clearstream? Il venait répondre aux accusations portée par Alain Guilloux, avocat fiscaliste, persuadé que l’ancien boss des RG ait participé à la manipulation. Nicolas Sarkozy partagerait cet avis. Cependant, Yves Bertrand lui, ne voit pas vraiment ce qu’il fait là. Il affirme avoir bien eu connaissance d’un listing provenant de la chambre de compensation luxembourgeoise mais « Il n’y avait rien d’intéressant. Pas de noms de personnalités politiques ou économiques susceptibles de m’intéresser. Sinon, j’aurais rendu compte à ma hiérarchie. » Ensuite? Rien. Il n’aurait plus rien entendu de cette affaire jusqu’à ce qu’elle sorte dans les journaux, en juillet 2004.

 

Pas au courant de l’affaire Clearstream

 

Mais l’interrogatoire d’hier a surtout porté sur les carnets d’Yves Bertrand où figurent les noms de personnalités impliquées dans le procès en cours. Rien de bien surprenant pour l’ancien des RG: « S’ils se trouvent dans mes carnets, c’est qu’ils étaient liés à d’autres affaires… Je ne parle pas de l’abbé Pierre ou de Sœur Emmanuelle. Je parle de personnes qui ont un certain profil… » Avant d’affirmer: « Je ne suis pour rien dans les faux. Sur ces listings, on trouve tout et le contraire de tout. On se croirait dans le film Louis la Brocante… ! » S’il ne clarifie rien à la situation, Yves Bertrand fait au moins rire l’assistance.

 

Bertrand n’a jamais vu Lahoud

 

Autre sujet de questionnement: le témoignage d’Imad Lahoud affirmant avoir ajouter des noms au listing dans le bureau de Bertrand. Une ineptie pour l’intéressé: « Une fable totale et rocambolesque, dit-il. Je n’ai jamais rencontré Lahoud. » Yves Bertrand va même jusqu’à s’adresser directement à Lahoud: « Vous m’avez rencontré, dites-moi? » avant d’être recadré par le président du tribunal. Mais l’ancien directeur des RG persiste: « Monsieur le Président, m’autorisez-vous à poser une question ? S’il est venu, qu’il décrive mon bureau ! » Interrogé à ce sujet, Imad Lahoud se montre très vague, parlant d’un « bureau banal. » Aucun souvenir précis. Aucun début de vérité non plus.

Aujourd’hui sonne la fin des témoignages. Place aux plaidoiries dans un flou toujours des plus persistants.   

 


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés