Tripoli sous les bombes : quelles issues pour la Libye ?

La coalition internationale menée par la France et déclenchée samedi, à 17 h 45, s’essouffle déjà. Une offensive qui fait polémique, mais qui a ses raisons. Qu’elles sont les issues à cette guerre technique.

Kadhafi était aux portes de Benghazi, et son fils avait déjà annoncé la fin des combats. Pour le trio France, États-Unis, Grande-Bretagne, après l’appel de la Ligue arabe rester simple spectateur des massacres était exclu. Aujourd’hui les bombardements autorisés par la résolution 1973 de l’ONU ont permis d’immobiliser au sol les avions militaires libyens. S’ils prennent le risque de décoller, ils seront abattus. La visée de cette opération, est d’empêcher les troupes de Kadhafi de progresser vers l’Est du pays où se trouvent les insurgés, et de les empêcher de bombarder des civils.

Ainsi officiellement débouter Kadhafi ne fait pas partie du plan. Néanmoins cela peut être une des nombreuses issues du combat. Essayons d’imaginer ces diverses possibilités.

1. Victoire des insurgés et chute de Kadhafi

C’est le scénario idéal pour la coalition même si la résolution de 1973 de l’ONU qui encadre l’offensive, ne fait pas mention d’un reversement du régime. En appuyant les insurgés, grâce aux frappes aériennes la communauté internationale affaiblie suffisamment le régime et lui portent un coup psychologique, permettant aux insurgés de marcher sur Tripoli.

Ou encore, suite à la démonstration de force de la coalition, les fidèles du leader libyen le lâchent. Il est alors victime d’une balle tirée par l’un de ses fidèles ou un insurgé.

Autre scénario: « le guide » négocie sa sortie. Difficile à imaginer quand on sait  que Nicolas Sarkozy a déclaré samedi que « la porte de la diplomatie se rouvrira lorsque les agressions cesseront » et que Kadhafi a toujours affirmé qu’il ne quittera pas la Libye.

2 . Une guerre longue, le pays se divise

L’état-major américain évoque déjà «une impasse », mettant en cause un objectif et une résolution floue. Le leader de la Ligue arabe, Amr Moussa, a vivement critiqué les bombardements de la coalition internationale sur la Libye, estimant qu’ils s’écartent « du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne. Les frappes sortent, selon elle, du cadre d’intervention défini par la résolution 1973 de l’ONU ». A l’international, de nombreuses voix mettent en garde contre une escalade du conflit. La Chine regrette les frappes alors que la Russie a de son côté appelé la coalition internationale à cesser de recourir à la force de manière « non sélective ».

A ce rythme un scénario comparable à celui de la Côte d’ivoire est à envisager. Les  forces pro-Kadhafi sont contraintes d’abandonner l’est du pays aux insurgés. Le Conseil national de transition (CNT) proclame sa souveraineté sur la région, et le pays se retrouver coupé en deux. Les dissensions tribales se greffent au conflit avec une perspective de guerre civile.

3. Une intervention au sol

Deux faits peuvent y conduire : Des provocations de Kadhafi, ou encore une situation figée au sol. Le résultat sera le même, une guerre coûteuse, de nombreux réfugiés, des morts et des blessés mais aussi des conséquences problématique pour les relations avec le monde arabe. C’est le scénario le moins probable pour l’instant…


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