Laurent Gbagbo est-il réellement prêt au dialogue ?

Politiquement affaibli, Laurent Gbagbo s’est dit prêt vendredi à un « dialogue » avec son rival Alassane Ouattara, et a appelé les combattants du camp adverse à « déposer les armes ».

De plus en plus isolé, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a choisi de tendre la main à ses rivaux en appelant ce vendredi 18 à un « dialogue interivoirien » pour sortir de la « crise » post-électorale dans lequel le pays s’embourbe depuis décembre. Selon le compte-rendu du conseil des ministres de jeudi lu par le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, sur la télévision d’Etat, le chef de l’Etat contesté « prend acte des cadres de discussion proposés par l’Union africaine et attend le Haut représentant mandaté par l’institution ».

Depuis mi-février, les affrontements se multiplient à Abidjan entre insurgés pro-Ouattara et Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à M. Gbagbo. Les civils sont les premières victimes de ces violences, et beaucoup d’abidjanais préfèrent se terrer chez eux. L’ONU accuse notamment les forces du camp Gbagbo d’avoir tué jeudi de 25 à 30 civils lors d’une attaque à l’arme lourde sur Abobo, évoquant un possible « crime contre l’humanité ».

Malgré tout, le gouvernement Gbagbo continue de nier sa responsabilité, et a dénoncé « un vrai complot ». « C’est clair et net, il y a une synergie entre l’ONU, la France, les rebelles contre la Côte d’Ivoire », a déclaré le porte-parole Ahoua Don Mello. « Ce jeudi 17 mars, Abobo n’était pas un théâtre d’opération pour les forces régulières. C’est une zone qui est actuellement partagée entre deux factions rebelles avec des intentions très contradictoires », a-t-il affirmé.

Dans ces conditions, beaucoup craignent que l’annonce du clan Gbagbo ne soit qu’une nouvelle manœuvre visant à gagner du temps.


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