Une clope de moins à la RATP

Vous avez peut être aperçu cette affiche du Point dans les couloirs du métro parisien mais n’avez-vous vraiment rien remarqué ?

Une fois de plus la loi Evin de 1991 a frappé. Après Jacques Tati dont la pipe avait été remplacée par un moulinet jaune, la loi Evin, qui interdit le tabac sur les affiches publicitaires, reprend du poil de la bête dans les couloirs de la RATP. La victime?  La regrettée Annie Girardot.

Le forfait ? Oser poser, une cigarette à la main dans les allées du métro. Le châtiment prononcé? La suppression immédiate de l’objet du délit.

On l’aura compris l’affaire est tout simplement ridicule. Bien évidemment il s’agit d’éviter toute apologie de la cigarette, car, au cas où vous ne le sauriez pas encore « fumer tue ». Mais l’effet pervers de cette mesure reste la médiatisation de l’interdit, sachant que celui-ci attire  bien plus qu’il n’effraie.

En attendant la regrettée Annie Girardot garde sur les affiches du Point une main flottante, privé de tout corps licencieux.

La Régie Publicitaire se défend « nous nous devons d’appliquer la loi Evin sous peine d’être attaqué par les associations de non-fumeurs et d’encourir des amendes allant jusqu’à 100.000 euros ». Pourtant, l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) avait allégé sa censure sanitaire le 18 mai 2009.

Lorsqu’elle est saisie pour une demande de conseil avant la diffusion d’une publicité, elle ne  déconseille plus la représentation, dans des campagnes publicitaires, de produits de consommation du tabac (pipe, cigare ou cigarette), à condition que les trois critères suivants soient réunis :

  1. Les campagnes doivent émaner d’annonceurs qui n’ont aucun lien avec l’industrie ou la distribution du tabac, et avoir une finalité culturelle ou artistique.
  2. Les personnes représentées dans les publicités, avec les produits de consommation du tabac, doivent être disparues, ou figurer dans des oeuvres d’art partie intégrante d’une promotion publicitaire pour une manifestation artistique.
  3. Les produits de consommation du tabac, représentés et utilisés dans les publicités, doivent être inséparables de l’image et de la personnalité de la personne disparue qui y figure.

Alors, Annie Girardot n’est-elle pas assez connue? Ou ne fumait-elle pas assez pour être considérée comme indissociable de la cigarette ? Excès de zèle ou acte légitime la question reste posée .


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