Dieudonné bientôt derrière les barreaux ?

Jugé en appel pour avoir remis sur scène le « prix de l’infréquentabiltié» au négationniste Robert Faurisson, Dieudonné ne comprend pas qu’on lui reproche de « faire rire son public ». Une attitude qui pourrait lui coûter cher.

Le fameux dérapage s’était déroulé le 26 décembre 2008, au Zénith de Paris. Dans le cadre de son spectacle intitulé – de manière assez appropriée, il est vrai -,  « J’ai fait le con », Dieudonné avait fait monter sur scène le militant et auteur négationniste Robert Faurisson. Ce dernier s’était alors vu remettre un « prix de l’infréquentabilité » par un complice déguise en déporté juif. Un sketch qui n’avait bizarrement pas provoqué l’hilarité des associations luttant contre l’antisémitisme et le racisme.

L’affaire avait alors été portée en justice, et l’humoriste s’était vu condamner en première instance à 10.000 euros d’amende pour injures à caractère raciste. Un jugement dont il a décidé de faire appel.

C’est donc hier, le 2 février, qu’a eu lieu son procès en appel. Dieudonné avait préparé sa défense. « C’est la première fois qu’un artiste se retrouve devant une cour d’appel pour demander : ‘Est-ce que j’ai le droit de faire rire mon public ?' », a-t-il déploré avant d’assurer : « C’était une excellente soirée. C’était très drôle. Les gens ont ri ». Rappelons que le public comptait ce soir-là Jean-Marie Lepen, sa femme Jany, ainsi que de nombreux adhérents du FN.

Et Dieudonné de poursuivre : « Que je ne fasse pas rire tout le monde, ça n’est pas mon problème. Que ça en énerve certains, ça m’amuse ».

S’estimant victime de l’acharnement des associations de lutte contre le racisme, l’humoriste a livré « une défense assez peu courageuse » estime le représentant de SOS Racisme Dominique Sopo. « Le fait qu’il se réfugie derrière son statut d’artiste pour justifier qu’il doit bénéficier d’une liberté d’expression extrême est une supercherie » a-t-il souligné auprès de l’AFP.

Quoi qu’il en soit, 6 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende ont été requis conte Dieudonné M’bala M’bala. Le Parquet devrait libérer le 17 mars prochain.


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