Evra et Ribéry peuvent-ils revenir en Equipe de France ?

C’est le débat – ou la polémique – lancé(e) ce weekend par la ministre des Sports Chantal Jouanno. Alors que Laurent Blanc annoncera jeudi la liste des joueurs retenus pour affronter le Brésil (le 09 février au Stade de France), Patrice Evra et Franck Ribéry sont présélectionnés. Ce qui n’est pas au gout de la ministre.

Tout a commencé samedi, lorsque Chantal Jouanno affirme dans les colonnes de L’Equipe qu’elle « ne comprend pas qu’on laisse entendre que les meneurs de la fronde en Afrique du Sud puissent être réintégrés ». « Indépendamment de leurs qualités, qu’ils reviennent serait inadmissible, a-t-elle ajouté, on ne peut pas faire honte à la France et prétendre ensuite rejouer en équipe de France ». Elle répondait à la pré-convocation de Franck Ribéry (bien qu’il soit blessé) et Patrice Evra, qui pourraient être sélectionnés face au Brésil.

Fernand Duchaussoy, président intérimaire de la Fédération française de football, a répondu dimanche à Chantal Jouanno. Il s’est également exprimé dans le quotidien sportif, où il estime que « tout le monde a droit à une deuxième chance quand il a purgé sa peine ». « Je suis désolé mais je n’ai pas le pouvoir de décréter que quelqu’un est suspendu à vie [de l’Equipe de France], poursuit-il, c’est à Laurent Blanc d’en décider. »

La ministre des Sports accordait une interview à Canal + dimanche, dans laquelle elle campe sur ses positions : « Nous avons de très beaux talents en France qui n’ont pas sali l’image de la France. Donnons-leur une chance ». Ce qu’elle reproche, c’est que les deux joueurs précédemment cités aient été les artisans du drame de Knysna. Ou catastrophe, appelez-ça comme vous voulez. Patrice Evra et Franck Ribéry ont respectivement été condamnés à cinq et trois matchs de suspension. Pour la ministre, c’est donc « juste une question de principe et de valeurs. »

Elle a aussi répondu à Fernand Duchaussoy : « Faire ce genre de déclarations, de la part du président de la FFF, je trouve que c’est se tirer une balle dans le pied et surtout tirer une balle dans le pied du sport français et du football tout particulièrement ». La Fédé a publié la semaine dernière les chiffres des licenciés, et on a pu observer une baisse de 8% depuis la Coupe du Monde 2010. « C’est parce que justement, ils [les joueurs] n’ont pas représenté ces valeurs », a expliqué Chantal Jouanno.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, a apporté son soutien à Laurent Blanc samedi. Il lui a assuré sa « totale confiance [pour] savoir quelle est la meilleure équipe » possible. L’UNFP, le syndicat des joueurs, a également répondu à Chantal Jouanno dans un communiqué tranchant publié sur son site. Il insiste sur le point « qu’Evra et Ribéry ne sont pas plus coupables que tous ceux qui ont refusé de s’entrainer à Knysna », et que les éventuelles « sanctions auraient dû frapper l’ensemble des joueurs et non pas quelques-uns d’entre eux ». « Faut-il rappeler à Mme Jouanno qu’en France, une fois sa peine purgée, on a payé sa dette envers la société ? », poursuit l’UNFP, avant de « s’étonner qu’elle puisse siéger à quelques pas d’Alain Juppé, par exemple, condamné à 14 mois de prison […] ».

Presque neuf mois après la Coupe du Monde, l’histoire n’est donc toujours pas enterrée. N’est-ce pas, pourtant, le meilleur moyen de passer à autre chose?

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