Egypte : les manifestants auront-ils le dessus ?

Face à un mouvement de contestation qui ne cesse d’amplifier, le régime de Hosni Moubarak a fait appel à l’armée et a décrété le couvre-feu dans plusieurs villes, dont le Caire.

Le gouvernement Egyptien a eu beau prendre des mesures préventives – notamment en coupant l’accès à internet – cela n’a pas empêché les protestataires de répondre en masse à l’appel du « Mouvement du 6 avril », un groupe de jeunes en faveur de la démocratie inspiré par la « révolution du Jasmin » tunisienne. Des centaines de milliers de personnes ont ainsi manifesté ce vendredi dans les rues des grandes villes égyptiennes, aux cris d' »À bas Hosni Moubarak ! » et « Le peuple veut la chute du régime ». Les manifestants ont notamment mis le feu au siège du Parti national démocrate (PND) au Caire, de même qu’au gouvernorat d’Alexandrie.

Face à cette mobilisation populaire sans précédent, la police est apparue débordée, malgré l’utilisation le tir de gaz lacrymogènes, de balles caoutchoutées, et l’utilisation de canons à eau. Hosni Moubarak, dont les manifestants réclament le départ après 29 années au pouvoir, a demandé à l’armée, épine dorsale de son régime, de faire respecter la sécurité. Des tirs d’armes à feu ont été entendus dans la capitale égyptienne.

Le couvre-feu a en outre été décrété au Caire, à Alexandrie (nord) et à Suez (est) à partir de ce jour de 18 heures (17 heures, heure française) à 7 heures (6 heures, heure française), et ce, jusqu’à nouvel ordre, conformément à un décret présidentiel. La mesure semble toutefois avoir été sans effets sur les manifestants, qui continuent d’occuper les rues.

Les protestataires réclament de meilleures conditions de vie dans un pays où l’état d’urgence est imposé depuis près de 30 ans et où plus des 40 % des 80 millions d’habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour et par personne. Ils souhaitent aussi le départ du ministre de l’Intérieur, Habib el-Adli.


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