Le nouveau gouvernement tunisien sera annoncé dans la journée

Alors que des milliers de personnes se sont rassemblées ce lundi dans le centre de Tunis afin de réclamer la mise à l’écart du parti au pouvoir, la composition du gouvernement d’union nationale devrait être connue dans l’après-midi.

 Vendredi, après le départ du président Ben Ali, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi s’est autoproclamé président par intérim. Pour autant, c’est le président du Parlement tunisien, Fouad Mebazaa qui a été officiellement désigné comme tel par le conseil constitutionnel tunisien.

Fouad Mebazza, actuel président par intérim 

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Le président tunisien, Zine el-Abdine Ben Ali a quitté le pouvoir le 14 janvier après 23 ans en exercice. Il s’est enfui vers l’Arabie Saoudite qui lui a accordé l’asile politique après avoir fait face à une suite de manifestations insurrectionnelles depuis le mois de décembre.

Zine el-Abidine Ben Ali, ancien président tunisien

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En réalité, il s’agirait d’un gouvernement provisoire qui devrait prendre ses fonctions pour six mois, soit une durée plus longue que celle initialement prévue de 60 jours.  C’est un gouvernement décidé dans l’urgence dont la mission principale sera de mettre en œuvre les reformes constitutionnelles et législatives qui prépareront à une future élection présidentielle neutre. 

 Pour la classe politique tunisienne et pour l’ensemble de l’opinion internationale, ce gouvernement de transition sera la continuité du régime de Ben Ali sans le principal intéressé.

 Par ailleurs, trois dirigeants de l’opposition tunisienne devrait y figurer dont notament Ahmed Néjib Chebbi au ministère du développement régional, Moustafa Ben Jaafar au portefeuille de ministre de la santé et Ahmed Ibrahim à l’enseignement supérieur.

 « Cette transition est négociée avec des forces politiques qui ont toujours résisté au régime de Ben Ali, avec des hommes qui occupaient au sein du régime de Ben Ali des fonctions ministerielles, mais ne sont nullement impliqués dans la répression ou la corruption ». C’est en ces termes qu’Ahmed Néjob Chebbi, le chef de l’opposition a assuré que le prochain  gouvernement ne sera pas entaché par la présence de personnages controversés.

 L’une des premières reforme de ce nouveau gouvernement devrait sans aucun doute être de reconnaître le multipartisme. Le parti communiste de Hamma Hammami est interdit dans le pays depuis l’élection de Ben Ali en tant que président de la république de Tunisie. La légitimité du Congrès pour la république devrait elle aussi être renégociée.

 Depuis dimanche, des scènes de violences se déroulent dans tout le pays ; la population érige des barricades avec ce qu’elle trouve : des poubelles, des chaises, des tables, et bloque les rues. Elle se munit de bâtons et de couteaux.

 Le Premier ministre en exercice a d’ores et déjà annoncé que les autorités de transition ne feraient preuve d’aucune tolérance envers ceux qui sèment le chaos en Tunisie.


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