Libération de Clotilde Reiss: à qui la victoire ?

Le président sénégalais, Abdoulaye Wade s’attribue la libération de Clotilde Reiss et fustige l’Etat français en déclarant que si on l’avait laissé mener l’affaire, la jeune étudiante aurait pu être libre depuis 6 mois.

Après les accusations d’espionnage de Pierre Siramy, ancien sous-directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), portées à l’encontre de Clotilde Reiss c’est désormais un extraordinaire imbroglio diplomatique entre le président du Sénégal Abdoulaye Wade et l’Etat français qui rend l’affaire encore plus complexe et la libération de l’étudiante mystérieuse. Qui sont ceux qui sont réellement intervenus en tant que médiateurs ? Quel a été le rôle des Wade – père et fils – dans la libération de Clotilde Reiss, condamnée en Iran pour espionnage ? Pour sortir l’étudiante d’Iran, il semblerait qu’il y ait eu négociations pour l’échanger contre des prisonniers iraniens et qu’il a fallu compter sur les interventions diplomatiques du Brésil, de la Syrie et du Sénégal. A l’annonce de la libération de l’étudiante française, l’Elysée a remercié les chefs d’Etat de ces pays.

Si les chefs d’Etat brésilien et syrien sont restés silencieux sur la libération de Clotilde Reiss, le président sénégalais, lui, s’est expliqué sur RTL et ses déclarations agacent plus d’un. Il accuse André Parant, un conseiller spécial de l’Elysée pour l’Afrique, en affirmant que la jeune femme aurait pu être libre depuis six mois. Abdoulaye Wade aurait reçu un appel, il y a plus de six mois de la part de ce conseiller qui lui aurait demandé « de laisser ce dossier de côté », en expliquant que la France avait « un contact très sérieux ». « Je ne sais pas si c’est lui ou s’il a reçu des instructions, mais je dis simplement que le fait pour lui de me dire d’arrêter de m’occuper de cette affaire il y a six mois, par ce qu’ils avaient un bon contact, prouve que ce contact, n’était pas bon ? Cela veut dire que Clotilde Reiss aurait été libéré il y a déjà six mois » a conclu le président sénégalais.

Ces déclarations irritent bien évidemment le président Sarkozy et son entourage. Il est à ce jour impossible d’avoir une idée précise du rôle de médiation d’Abdoulaye Wade, président de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et interlocuteur privilégié de Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, dans cette affaire. Pourquoi tient-il autant à s’attribuer cette libération ? Il est à souligner également que Bernard Kouchner aurait reçu à plusieurs reprises le fils Wade, Karim, et ce dernier aurait multiplié les allers-retours entre Paris, Dakar et Téhéran précise le quotidien sénégalais Le Soleil.

La libération de l’étudiante Clotilde Reiss reste totalement mystérieuse et les zones d’ombres restent relativement difficiles à éclaircir.


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