Niqab au volant: Hortefeux intervient

Au coeur de l’actualité vendredi, la conductrice Nantaise verbalisée pour conduite en niqab, n’est plus au coeur de la polémique. Après une intervention de Brice Hortefeux dans cette affaire, c’est désormais son conjoint, Lies Hebbadj, qui fait la une de tous les médias. Il est menacé d’être déchu de sa nationalité française pour polygamie et fraudes aux aides sociales.

La conductrice Nantaise, verbalisée d’une amende de 22 euros pour «  circulation dans des conditions non aisées » dans les rues de Nantes en avril dernier, a suscité toutes les attentions médiatiques vendredi lorsqu’elle contestait cette amende infligée par ce qu’elle était vêtue du niqab. Le simple fait divers, que nous évoquions ici-même le 23 avril dernier, est désormais un problème politique. Le soir-même, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, intervient en adressant une lettre au ministre de l’immigration Eric Besson dans laquelle il lui demande d’étudier le cas du mari de la conductrice Nantaise. Ce dernier est suspecté de polygamie et fraudes aux aides sociales et se retrouve menacé de perdre sa nationalité française.

La contre-attaque du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux constitue un véritable retournement de situation et la polémique est désormais centrée sur la situation de cet homme. Lies Hebbadj serait un commerçant de 35 ans à la tête d’une librairie, d’un taxiphone et d’une boucherie/épicerie. Il vit à Rézé, une commune au sud de Nantes et possèderait, selon quelques voisins, trois maisons. Lies Hebbadj est connu pour être le président d’une association cultuelle et culturelle. Brice Hortefeux affirme que l’homme appartiendrait à la mouvance radicale du « Tabligh », un mouvement missionnaire qui prône la prédication d’un islam littéral.

« Si ces faits sont avérés, ils sont insupportables et la justice doit être saisie. Si une condamnation intervient, des sanctions pénales seront prononcées et j’étudierai alors, avec la garde des Sceaux, l’éventuelle déchéance de nationalité de cette personne », a indiqué Eric Besson hier dans une interview accordée au Parisien Dimanche. Il a reconnu toutefois que la polygamie du mari de la conductrice verbalisée serait probablement difficile à prouver. « La question qui m’est posée est de savoir, si la justice le condamne pour polygamie, d’une part, et fraude aux prestations sociales d’autre part, est-ce que l’on peut et est-ce que l’on doit prononcer la déchéance de la nationalité française, c’est-à-dire lui retirer la nationalité française qu’il a acquise par mariage? Aujourd’hui est-ce possible, c’est très controversé » a déclaré le ministre de l’immigration ce matin sur RTL.

Depuis ce weekend, nombreux sont les politiques qui se sont empressés de commenter la situation. L’UMP a salué la fermeté du ministre de l’Intérieur alors qu’à gauche, à l’instar de Jean-Marc Ayrault, on s’est étonné de cette coïncidence de calendrier et d’y voir une « opération politicienne ». Julien Dray, quant à lui, a dénoncé la construction « d’un scénario de dramatisation ». Marie-Georges Buffet (PCF), de son côté, dénonce une « opération politicienne de mauvais goût » qui « fait le jeu des intégristes ». Jean-Marie Le Pen soutient l’action de Brice Hortefeux en estimant toutefois que le « le plus important » n’était pas que les conjointes « portent le voile », mais « qu’elles bénéficient de l’allocation de parent isolé ».

En revanche le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin, a déclaré que des « vérifications approfondies étaient nécessaires » et qu’il ne fallait pas « confondre vitesse et précipitation » dans cette affaire. Le procureur a expliqué dès samedi qu’il « n’avait pas d’enquête terminée » sur l’individu en question en sa possession et que, pour l’heure, il n’avait pas été saisi de plaintes de la CAF ou d’autres organismes sociaux.



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