L’Europe souhaite faciliter l’accès au programme Erasmus

Dès la rentrée 2018, le montant des bourses Erasmus ainsi que les opportunités de stage proposées vont augmenter en Europe. L’objectif étant de renforcer l’accessibilité du programme à l’horizon 2027. Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, confirme cette volonté européenne : « il faut casser cette image de l’Auberge espagnole (en référence au film de Cédric Klapisch sur le sujet), avec des élites qui font la fête. Nous voulons aller vers un Erasmus pour tous ».

Le commissaire souhaite en particulier que le programme Erasmus puisse permettre à davantage d’individus de voyager, notamment aux apprentis, mais aussi « aux migrants ou aux personnes handicapées ». Rendre le programme « mieux ciblé », « plus accessible » et « plus efficace », voilà les principaux objectifs du prochain volet Erasmus, qui s’étalera sur la période 2021-2027.

Selon Laure Coudret-Laut, directrice de l’agence Erasmus France « nous pourrons toucher des publics qui hésitaient à participer au programme faute de financement personnel ». Ce nouveau programme prévoit donc une augmentation des bourses individuelles de 30 à 70 euros supplémentaires par mois. Le budget alloué aux échanges scolaires de la maternelle au lycée devrait, lui aussi, augmenter sensiblement.

Le programme Erasmus n’a cessé d’étendre ses frontières. Créé en 1987, il couvre aujourd’hui 33 pays (contre 11 lors de sa création). A l’origine, il permettait aux étudiants de l’enseignement supérieur de partir effectuer un semestre d’études à l’étranger. Aujourd’hui, le programme renommé Erasmus + concerne les élèves du primaire et du secondaire, mais aussi les demandeurs d’emplois. La France est particulièrement concernée par ce programme, puisque les jeunes français sont les européens plus nombreux à s’être lancés l’aventure Erasmus. Avec des chiffres parlants : entre 2010 et 2015, le nombre de français ayant tenté une expérience à l’étranger via ce programme a augmenté de 55 %.

Le succès du programme en France est tel que certaines demandes de financement ne sont pas toujours approuvées. S’il avait fallu accepter toutes les demandes cette année, 49 millions d’euros supplémentaires auraient été nécessaires. Un véritable défi pour la France, qui devra à l’avenir permettre à chaque jeune de pouvoir partir dans de bonnes conditions, notamment au niveau financier. Selon la députée européenne Pervenche Berès « il y a un risque que les financements ne soient pas à la hauteur des ambitions ». L’élue milite donc pour de nouvelles solutions, en proposant notamment d’associer entreprises et collectivités au financement des expériences à l’étranger. Car si l’explosion du nombre de jeunes tentant l’expérience Erasmus est incontestable, elle cache souvent un système à deux vitesses, qui reproduit les inégalités sociales déjà présentes dans notre société. L’un des défis majeurs de la future programmation sera donc de permettre à tous de vivre une expérience Erasmus. Depuis 1987, le programme n’aurait bénéficié qu’à 4% des étudiants européens.


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