Grippe A : Les écoles ne sont pas prêtes

Alors qu’elle faisait les gros titres ces dernières semaines, la grippe A disparaît peu à peu de l’actualité. Etrange surtout que les risques d’épidémie n’ont pas vraiment diminué. Au centre des attentions en cas de contagion générale, les écoles ne sont pas prêtes. Michèle Pétin, directrice de l’école primaire Jules Ferry à Villeneuve le roi (94), explique l’état actuel des choses. Entre directives inapplicables et manque total de matériel, la réalité en cas d’épidémie sera celle du système-D.

Quelles sont les directives générales données aux écoles ?
Tout d’abord, on nous demande de faire beaucoup de prévention. Bien rappeler aux enfants de se laver les mains le plus souvent possible, installer des poubelles fermées pour les mouchoirs usagés et les faire éternuer dans leurs manches et non dans leurs mains.

Y a-t-il eut des mesures nouvelles ces derniers temps ?
J’ai appris hier, que le gymnase de l’école Pau Painlevé avait été réquisitionné par la mairie afin de vacciner la population. C’est une directive donnée par le préfet mais je n’en avais pas été informée.

Comment détectez-vous si un élève est contaminé par le virus H1N1 ?
Les directives demandent que l’enfant présente l’ensemble des symptômes. C’est-à-dire, qu’il tousse, qu’il ait de la fièvre et ressente des douleurs.

« On n’a encore reçu aucun masque »


Et ensuite, que faut-il faire ?
Il faut isoler le cas détecté dans une pièce, qui devra être désinfectée par la suite, avec un adulte. L’enfant doit porter un masque quand il est dans la pièce fermée. Ensuite, il faut évidemment prévenir les parents pour qu’ils viennent le chercher.

Concrètement, pouvez-vous mettre en place cette procédure ?
Non. On n’a encore reçu aucun masque. Ils devraient arriver, la mairie aurait lancé les démarches, mais pour l’instant nous n’avons aucun matériel adéquat. Nous n’avons d’ailleurs aucune salle disponible pour isoler un élève et un adulte.

Le vaccin sera-t-il obligatoire au sein des écoles ?
Je ne sais pas. Je n’ai encore reçu aucune directive sur le sujet.

En cas de multiplication des cas dans votre établissement, que devez-vous faire ?
Il nous est demandé d’assurer la continuité des cours et de l’enseignement pédagogique. Ce sera selon le libre-arbitre de chaque enseignant car rien n’est clairement défini. Si des cas isolés sont obligés de rester chez eux, nous devons leur envoyer des devoirs à la maison.

Si une classe ou l’école ferme, comment assurer la continuité de l’enseignement ?
De même, il faudra tenter d’assurer la liaison avec l’enfant depuis son domicile. Internet serait le moyen le plus simple bien sûr mais, trop peu d’élèves l’ont encore chez eux pour que cela soit viable. Surtout si les enfants sont malades, apprendre une leçon seul ne sera pas des plus faciles.

Globalement, pensez-vous que votre école est prête à affronter une éventuelle épidémie ?
Pas vraiment, non. Il faut un effort collectif, que chacun se sente responsable. Nous n’avons aucun système qui permet de déterminer avec certitude les motifs d’absences des élèves. Si les parents décident de les mettre en cours alors qu’ils sont porteurs du virus, nous ne pourrons pas éviter l’épidémie. Aussi, nous ne disposons que d’un seul médecin scolaire qui a en charge les écoles, collèges et lycées de trois villes (Orly, Choisy-le-roi, Villeneuve-le-roi).


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